Western Québec: un garçon sur trois aurait décroché durant la pandémie
Louis-Charles Poulin | 4 mars 2024
Un garçon sur trois a abandonné le secondaire durant la pandémie à la commission scolaire Western Québec. Cette commission scolaire est donc un des endroits avec le plus haut taux de décrochage, selon les données 2020-2021 que vient de publier le ministère. Ce taux est aussi élevé ailleurs en Outaouais.
La commission scolaire Western Québec connait un taux de décrochage de 33,7% chez les garçons et de 27,2% pour les filles. Cela représente un taux de décrochage de 30,7% chez l’ensemble des étudiants. C’est le plus pire taux au Québec, si l’on exclue les centres situés dans le Nord-du-Québec.
Le psychologue spécialisé en réussite scolaire, Egide Royer, tient cependant à relativiser ces données. Selon lui, elles sont trop imprécises. Il donne en exemple qu’elles ne tiennent pas compte notamment des déménagements d’élèves vers l’Ontario, qui sont dans les données comptabilisées comme un abandon. La proximité de l’Outaouais avec l’Ontario pourrait donc faire augmenter les taux de décrochage chez la commission Western Québec, soutient M. Royer.
Le psychologue estime aussi qu’il est déplorable que ces chiffres pour 2020-2021 n’arrivent que ce lundi.
Il va falloir intervenir beaucoup plus tôt au niveau de ceux qui ont des difficultés. […] Lorsqu’un jeune menace de quitter ou est en train de quitter au secondaire, ça prend quasiment comme des travailleurs de rue. Quelqu’un qui est capable de sortir de l’école, d’aller voir ce grand gars-là ou cette grande fille-là en disant c’est quoi qu’on peut faire pour te soutenir?
-Égide Royer, psychologue spécialisé en réussite scolaire
La psychologue Nafissa Ismael estime qu’il faut aussi s’assurer que les élèves n’accumulent pas de retard dès le primaire et qu’ils ne délaissent pas l’école durant le secondaire en raison de l’attrait du marché du travail. Elle insiste donc sur l’importance de comprendre ce qui les démotive.
On a souvent tendance à penser que c’est la performance académique, la difficulté à suivre les études secondaires. Mais, on réalise que c’est pas toujours ça. Ça peut être la pauvreté, ça peut être l’intimidation, la taxation. Il peut y avoir tellement de de raisons qui viennent expliquer le décrochage.
-Nafissa Ismael, professeure à l’école de psychologie à l’Université d’Ottawa
TVA Gatineau-Ottawa a tenté de rejoindre la commission scolaire Western Québec pour obtenir plus d’explications sur leur taux de décrochage et est pour l’instant sans réponse de leur part.