Une survivante de l’Outaouais brise le silence pour guérir

Karol-Ann Scott | 3 juin 2022

Se faire promettre la lune pour finalement tomber dans l'enfer de l’esclavage sexuel. Une triste réalité qui ne se voit pas seulement dans les films, mais bien ici en Outaouais. Une survivante de proxénétisme a accepté de se confier. 

Gabrielle Giroux, qui était sous l’emprise de la dogue, a dû vendre son corps contre son gré, alors qu’elle n’avait que 19 ans.

Battue, violée, et exploitée sexuellement: Gabrielle n’a pas été épargnée:

« C’est quelqu’un en qui j’avais une confiance aveugle qui m’a séquestré dans sa chambre au sous-sol puis il m’a vendu pour 15 000 $. Il me faisait travailler 7 jours par semaine , 20 heures par jour à faire des clients à répétition sans pouvoir prendre de pause . On décidait même quand j’avais le droit d’aller aux toilettes parce que le temps, c’était de l’argent » .

Au bout de 6 mois, elle a pris son courage à deux mains pour se libérer des griffes de ses proxénètes.

Deux ans se seront écoulés avant que sa plainte soit traitée.

Une dénonciation, qui aura finalement conduit ses bourreaux, derrière les barreaux…mais justice a-t-elle vraiment été rendue?

« Une condamnation de 3 ans , 7 jours que je trouve risible , minime parce que moi , ma sentence est à vie . C’est comme si on avait tué la femme que je suis, mais qu’on avait gardé en vie , mon enveloppe corporelle » .

En collaboration avec le CALAS Outaouais, dans le cadre du projet Voix de Sortie, Gabrielle veut maintenant s’impliquer pour sensibiliser les futurs intervenants sur l’exploitation sexuelle dans les CEGEP et les Universités.

« Je suis là pour parler de mon histoire pour faire avancer les choses. C’est ça mon message, c’est qu’il y en a de l’espoir ».  

Entrevue complète