Un homme coupable d’avoir incité une journaliste à s’enlever la vie

Louis-Charles Poulin | 13 décembre 2022

Un homme de Lachute a plaidé coupable d’avoir conseillé à la journaliste du Droit, Justine Mercier, de se suicider. Jean-Michel Drolet écope ainsi d’une sentence suspendue dans le cadre d’une probation de 18 mois avec surveillance.

Il devra aussi se conformer à plusieurs conditions, entre autre, de ne pas utiliser les médias sociaux, de ne pas entrer en contact ou s’approcher de la plaignante et de ne pas pouvoir communiquer avec des journalistes.

L’homme de 40 ans ne pourra pas non plus posséder d’armes et devra suivre une thérapie liée à sa problématique de violence. Il devra également compléter 80 heures de travaux communautaires au cours de la prochain année.

Selon le journal Le Droit, Jean Michel Drolet, mécontent après avoir lu l’un de ses articles, avait écrit à Justine Mercier en janvier 2022, pour lui suggérer de s’asseoir sur un chemin de fer pour y attendre le train. La rédactrice en chef du journal, Marie-Claude Lortie, salue le courage de la journaliste d’avoir porté plainte et suivi le processus judiciaire.

« Je pense que c’est extrêmement important que de plus en plus de journalistes, mais aussi des citoyens ordinaires, fassent cette démarche-là parce que la violence verbale qu’on voit sur le web est absolument inquiétante. Évidemment, la violence est particulièrement inquiétante pour nous les journalistes.

-Marie-Claude Lortie, rédactrice en chef du journal Le Droit

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) se réjouit de cette décision. Selon son président, Michaël Nguyen, cela envoi un message clair, soit qu’il est inacceptable qu’une journaliste qui fait son travail soit victime de menace.

Il ajoute que, malheureusement, avec la pandémie, la violence sur le web s’est accentuée, notamment, envers les journalistes.

« C’est des propos qui sont inadmissibles parce que, oui les gens ont tout à fait le droit de critiquer les journalistes, mais critiquer ne veut pas dire menacer, ne veut pas dire inciter au suicide ».

-Michaël Nguyen, président de la FPJQ

À noter que le journal Le Droit souligne que l’homme, qui a reconnu sa culpabilité, a tenu à s’excuser pour ses gestes devant la cour.