Système de santé | D’autres coupures à prévoir?

En Outaouais, les inquiétudes ne cessent de croître face à l’avenir du réseau de la santé. Après plusieurs vagues de compressions budgétaires au cours des derniers mois, d’autres réductions pourraient encore être imposées.

À ce jour, environ 60 des 90 millions de dollars en compressions annoncées ont été appliqués dans la région. Reste encore à déterminer où tomberont les 30 millions restants, et surtout, s’ils auront un impact direct sur les services aux patients.

Dans ce contexte, le récent budget du ministre des Finances, Éric Girard, ajoute une nouvelle couche d’incertitude.

Québec y prévoit limiter la croissance des dépenses en santé à seulement 3 %, une augmentation jugée insuffisante pour couvrir les coûts croissants du système, notamment les hausses salariales et l’inflation.

La situation soulève de vives réactions dans la région. Pour les groupes citoyens comme SOS Outaouais, le constat est alarmant. Avec une sous-finance annuelle estimée à 200 millions de dollars, la région part déjà avec un retard important.

On est sous respirateur artificiel présentement en Outaouais. Comme on le sait, c’est difficile et on est à veille de couper l’oxygène. On nous dit on peut faire plus avec moins. Je ne crois pas qu’on y croie comme régions. Moi, j’aurais tendance à dire quand on nous donne moins, on fait moins.

Jean Pigeon, Porte-parole de SOS Outaouais

Les nouvelles compressions, à l’échelle provinciale, s’élèvent à 3,6 milliards de dollars, ce qui fait craindre des impacts particulièrement sévères dans les régions les plus vulnérables.

Déjà, les délais pour accéder à un spécialiste ou à une chirurgie s’allongent. De plus en plus de patients doivent se tourner vers le privé ou traverser la frontière ontarienne pour recevoir des soins.

Dans une région frontalière, où la compétition avec l’Ontario complique le recrutement de personnel, ces compressions fragilisent davantage le réseau local.

Pour plusieurs, il est clair que ces décisions risquent d’entraîner une détérioration directe des services. En Outaouais, les attentes envers le gouvernement sont grandes, mais la confiance s’effrite à mesure que les compressions s’accumulent.

Avec les informations de Camille Guindon