Stupéfiants et armes: le complotiste Raymond Têtu condamné à plus de 12 ans d’emprisonnement

Dénouement dans le dossier de Raymond Têtu. Le Montvalois de 54 ans était détenu depuis son arrestation en janvier 2021, en lien avec une incitation à la haine. La juge a rendu sa sentence lundi après-midi, et il n’est pas prêt de revoir la lumière du jour.

Impassible au moment de recevoir sa sentence, Raymond Têtu devra encore purger plus de 9 ans derrière les barreaux. Au total, il a reçu une sentence de 12 ans et demi d’emprisonnement pour les 17 chefs d’accusation pour lesquels il avait été reconnu coupable.

Lui qui est détenu de façon provisoire depuis le 20 janvier 2021 a vu un peu plus de 2000 jours être réduits de sa sentence. Rappelons que le complotiste avait été accusé, entres autres, d’incitation à la haine et de menace de mort envers le Premier ministre Justin Trudeau.

Lors d’une perquisition à son domicile, les policiers avaient saisis plusieurs armes prohibées, des stupéfiants ainsi que de la fausse monnaie. En raison du nombre d’infraction et de la nature diverses des accusations, le tribunal s’est questionné à savoir si les peines devaient être purgées de façon concurrentes ou consécutives.

Il a finalement opté pour un mélange des deux en fonctions des infractions. La plus lourde peine, 9 ans de pénitencier, a été rendu en lien avec la possession de fentanyl. Têtu a également eu une sentence de deux peines de six mois pour incitation à la haine et menace. La couronne réclamait entre 12 et 15 ans d’emprisonnement, on se dit donc satisfait de la décision rendue par le tribunal.

« C’est un dossier où il y avait beaucoup beaucoup de chefs d’accusation. On aurait pu être tenté de dire « ah, mais on va obtenir un chef et tous les autres en concurrent », mais c’est pas ça que la juge a fait. Puis, je pense que c’est un bon message pour la population ».

-Me Erik Cookson-Montin, procureur de la Couronne

La défense a déjà l’intention de porter la cause en appel. La défense réclamait 40 mois d’emprisonnement, on est donc bien loin du compte. Ils ont fait valoir que M. Têtu possédait déjà des armes depuis longtemps et que c’était en quelque sorte un hobby pour lui.

Il n’avait, selon eux, pas l’intention de s’en servir dans un dessein criminel. Le tribunal a toutefois plaidé qu’aucune preuve en ce sens n’avait été présentée lors du procès.

« C’est certain qu’il est découragé, mais il est calme. C’est, à notre avis, une décision malheureuse, excessive, avec respect à la juge. Et c’est certain qu’on a l’intention de porter appel à la décision ».

-Me Nader Fakih, avocat de la défense