Steve Moran accusé par d’autres élus d’ingérence politique

Étienne Malouin | 23 août 2023

Il n’aura pas fallu attendre trop longtemps avant de revoir la bisbille à l’hôtel de ville. Au lendemain de la première séance du conseil, le chef d’Action Gatineau est accusé d’ingérence politique par certains de ses collègues. C’est en lien avec un projet de logements au centre-Ville.

La controverse concerne un projet de 298 logements dans le secteur de l’îlot de la caserne, au coin du boulevard des Allumetières et de Maisonneuve. La Ville tente de y vendre un terrain au promoteur Oktodev.

Ce qui est reproché à Steve Moran est d’avoir négocié directement avec le promoteur pour exiger que le nombre de logements sociaux passe de 5 à 10 dans le projet, sans quoi il serait bloqué par le conseil municipal.

La mairesse France Bélisle parle d’ingérence politique claire et accuse monsieur Moran d’avoir outrepassé le code de déontologie et d’éthique. Le président du comité exécutif Daniel Champagne va encore plus loin en se demandant si M. Moran a menacé le promoteur.

On a un conseiller, qui a pas reçu le mandat du conseil municipal, qui appelle un promoteur à quelques heures d’un vote en lui disant « tu ajoutes 5 PSL, à défaut de quoi je sais qu’une majorité des membres du conseil vont voter contre ». N’est-ce pas là une menace?

-Daniel Champagne, président du comité exécutif de la Ville de Gatineau

De son côté, M. Moran rejette du revers de la main ces accusations et a une toute autre version de l’histoire. Il y a deux versions contradictoire à cette saga.

Selon le conseiller, le promoteur savait depuis le début que le projet ne serait pas approuvé sans logement social. M. Moran mentionne ne jamais avoir menacé le promoteur et simplement lui avoir suggéré d’ajouter des logements sociaux. Le nombre total de logement social passe de 5 à 10.

Il ajoute travailler pour les citoyens de son secteur, donc, selon lui, il n’a pas enfreint le code de déontologie.

Je connais le code de déontologie, je connais mes actions, j’ai rien à me reprocher. […] C’est du n’importe quoi. Ils ne doivent pas être contents que je fasse leur job à leur place.

-Steve Moran, chef intérimaire d’Action Gatineau

Certains se demandent même si une enquête doit être menée pour savoir si M. Moran a bel et bien outrepassé le code d’éthique. La mairesse a indiqué que des vérifications seront faites.