SPVG: Le chef de police forcé de faire la patrouille?
Sébastien Larocque | 8 mai 2024
La pénurie de main-d’œuvre continue de faire mal au Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG). Faute de personnel, le chef Simon Fournier aurait dû même faire de la patrouille de nuit pour éviter un bris de service.
Le président de la Fraternité des policiers de Gatineau, Steeve Spooner, rapporte que le chef de police aurait fait appel à tous les cadres pour une patrouille de nuit, et seulement un d’entre eux aurait répondu à l’appel. Et ce ne serait pas la première fois qu’il doit épauler ses collègues sur le terrain.
Le manque de main-d’œuvre semble être un problème récurrent à la police de Gatineau. Le syndicat estime qu’il manque environ une quarantaine de policiers, soit 10 % de son effectif. Il juge cependant que les besoins réels seraient plutôt d’environ 80 policiers, soit le double.
Au niveau du salaire, les policiers de Gatineau sont les derniers en liste. Ils gagnent en moyenne entre 12 à 26 % de moins à l’embauche que les autres policiers au Québec. Sur une carrière de 30 ans, le syndicat dit que c’est une perte qui peut frôler 750 000$.
La Fraternité des policiers craint des bris de service cet été et demande au maire d’agir rapidement.
Le service aux citoyens, il est réduit. […] On doit se rendre sur des appels d’urgence, des policiers qui se font imposer des temps à près de 12, 14, 16 heures de travail. On nous demande d’être vraiment parfait dans nos interventions, mais il y a de l’usure.
-Steeve Spooner, président de la Fraternité des policiers de Gatineau
Le maire par intérim de Gatineau, Daniel Champagne, a voulu se montrer rassurant en mêlée de presse, mercredi matin. Il reconnait qu’il y a des défis, mais il ne craint pas de bris de service. M. Champagne a aussi indiqué que 22 nouveaux policiers feront leur arrivée en juillet et qu’il y a présentement 60 promesses d’embauche sur la table.
Je comprends monsieur Spooner. […] Je partage son opinion sur la nécessité de bouger rapidement. Je répète qu’on pose des gestes concrets. On est dans les écoles, dans les Cégeps. On a la preuve les 60 promesses d’embauche qu’on a. Donc, on agit.
-Daniel Champagne, maire par intérim de Gatineau