Service de garde : Baisse importante des finissants dans les formations
Koralie Boyer | 6 mai 2022
Le taux de diplomation en technique d’éducation à l’enfance est à la baisse dans la région. Une situation qui inquiète la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec. La présidente était d’ailleurs de passage dans la région vendredi matin pour interpeller le ministre de la Famille.
Il manquerait 1 150 intervenantes en petite enfance dans la région d’ici 5 ans selon la fédération. Ce manque ne semble pas en voie de se combler puisqu’entre 2015 et 2021 le nombre de finissants qui ont reçu leur diplôme dans ce programme est passé de 135 à 100 au cégep de l’Outaouais. On observe une situation similaire au collège Héritage où le nombre de diplomations a chuté de 73 à 56. Si Québec a annoncé de nombreux incitatifs au cours des derniers mois, dont des formations accélérées, la présidente est d’avis que cette avenue n’encourage pas les étudiantes à finir leur formation.
« On comprend qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre, explique Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ . Ça, c’est clair. On dévalorise la formation. On dévalorise la profession. Ce n’est pas vrai que c’est n’importe qui qui peut aller en petite enfance. Il y en a une solution. Dans notre réseau, il y a un réseau de qualité en petite enfance et c’est le réseau du milieu familial. Rapidement, si on recrute des responsables en milieu familial, ce sont des places de qualité, des places régies et subventionnées pour les familles. Rapidement, ces places-là peuvent être disponibles. Ça va donner le temps aux intervenantes d’aller faire également leur formation de 3 ans et d’ouvrir plus tard d’autres places en CPE. »
De son côté, le gouvernement s’est donné pour mission de recruter 18 000 intervenantes à la grandeur de la province pour combler les besoins. Il faut dire que cet objectif pourrait se réaliser, car les demandes d’admission sont en hausse au Cégep de l’Outaouais. Depuis l’an dernier, les inscriptions ont augmenté de 73%. Une nouvelle qui réjouit la FIPEQ, mais qui l’inquiète aussi étant donné les nouvelles formations accélérées. Ils craignent que les éducatrices ne soient pas adéquatement qualifiées.
« Est-ce qu’ils vont être qualifiés, se questionne madame Grenon. Est-ce qu’ils vont avoir toutes les compétences qu’ils doivent avoir pour s’occuper du 0 à 5 ans et favoriser le plein développement là est la question. Il faut maintenant mettre les bouchés doubles, avoir une vraie stratégie gouvernementale. Pas juste viser sur les formations courtes, mais bien sûr favoriser le DEC . »
Actuellement, il manque 1 800 places en garderie dans la région. Pour le syndicat, ce problème pourrait se régler, si la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur était comblée.