Sécurité routière: une coroner s’inquiète pour les passagers arrière
Étienne Malouin | 16 octobre 2023
Sommes-nous suffisamment protégés en cas d’accidents lorsque nous sommes passagers arrière dans une voiture? Une coroner de l’Outaouais croit que non et va même jusqu’à dire que la sécurité est négligée. La coroner Francine Danais soulève la question en lien avec un accident tragique qui avait coûté la vie à un enfant de 5 ans en 2021.
Le jeune Riley Armstrong à peine âgé de 5 ans a perdu la vie lors d’un face à face sur la route 309, à Notre-Dame-de-la-Salette. La voiture que conduisait son père a percuté de plein fouet un autre véhicule qui arrivait en sens inverse.
Le petit Riley avait subi une fracture du crâne après que sa tête ait violemment frappé l’appui-tête du siège avant. Sa grande sœur avait aussi subi un traumatisme crânien, mais a survécu. Le père également. Par contre, le conducteur de l’autre voiture avait perdu la vie.
La coroner conclue que ni la vitesse, ni le cellulaire sont en cause. Elle parle plutôt d’une distraction. Francine Danais a donc voulu comprendre les causes de cet accident, mais sa surprise a été de constater qu’aucune information n’est disponible sur la sécurité des passagers arrière de véhicule.
J’ai fait ressortir tous les décès d’enfant sur des sièges d’appoint survenus dans les cinq dernières années. […] Ce n’est pas le siège d’appoint qui est le problème. C’est ailleurs. Ce qu’on apprend, c’est que les appuis tête sur les sièges des passagers avant se lèvent immanquablement lors d’un impact, fait que il faut corriger ce problème-là.
-Francine Danais, coroner
Tout comme Me Danais, un pilote automobile professionnel est d’avis que la sécurité peut être diminuée pour des passagers prenant place au deuxième rang.
Les sièges sont moins de bonne qualité à l’arrière. On a juste à regarder les appui-têtes. C’est beaucoup plus simplet, si on veut, que les appui-têtes à l’avant.
-Bertrand Godin, pilote automobile
La coroner demande donc la collaboration tant à Transport Canada qu’à la Société de l’assurance automobile du Québec afin de mener des études sur la sécurité des passagers arrière. Notons par contre que les informations médicales des personnes décédées lors d’accidents sont confidentielles.