Saint-Émile-de-Suffolk: elle accuse la SQ d’avoir jeté les restes humains de son fils

Élizabeth Dubé | 28 septembre 2023

Une résidente de l’Outaouais intente une poursuite de 160 000 $ contre la Sûreté du Québec. C’est qu’elle accuse un sergent d’avoir jeté des restes humains de son fils dans la forêt, après qu’il soit décédé dans un accident de la route.

Rappelons que Thommy Whissell, âgé de 14 ans, est décédé le 8 octobre 2021, à Saint-Émile de Suffolk. Il avait perdu le contrôle de sa moto sur la route 323, avant d’être fauché mortellement par un tracteur qui circulait sur la voie.

Le lendemain du drame, sa mère, Nathaly Rivard, s’est rendue sur place pour se recueillir. Elle a alors constaté que la scène n’avait pas été nettoyée. D’importantes traces de sang et des effets personnels de Thommy se trouvaient toujours sur place.

C’est également à ce moment qu’elle a mit la main sur un bout du crâne de son fils. Une discussion animée aurait alors éclaté avec le sergent Sébastien Plouffe, qui se serait montré peu empathique, selon la demanderesse.

Après l’échange, Mme Rivard a tenu à s’assurer que la dépouille entière de son fils soit présente avant de l’exhumer. Il aurait fallu plusieurs jours au corps policier pour retracer le reste humain qui aurait, entre temps, été endommagé selon cette dernière.

L’avocate de la famille affirme pour sa part qu’un document d’accès à l’information aurait dévoilé que le sergent aurait emprunté un sentier boisé avant d’y abandonné le bout de crâne dans la forêt, suite à sa dispute avec Mme Rivard.

C’est le manque de respect, de ne pas avoir fait attention. Ça ajoute énormément au deuil qu’elle doit traverser parce que c’est comme si c’était impossible le faire vu la situation, comment on a traité le corps de son fils.

-Me Virginie Dufresne-Lemire, avocate du cabinet Arsenault Dufresne Wee

Mme Rivard réclame donc 135 000 $ en dommage pécuniaire et 25 000 $ directement au Sergent Plouffe pour dommage punitif. La Sûreté du Québec n’avait pas donné suite à notre demande d’entrevue au moment d’aller en ondes. Selon l’avocate de la famille, des procédures en déontologie seraient en cours du côté du corps policier.