Robert-Guertin: les itinérants déplacés pour la déconstruction
Louis-Charles Poulin | 14 août 2024
La déconstruction du centre Robert-Guertin a débuté au cours des derniers jours et la Ville a dû déplacer plusieurs tentes appartenant aux personnes itinérantes. Un grand ménage du site a d’ailleurs débuté mardi et se poursuit mercredi. Des personnes itinérantes dénoncent la façon de faire de la Ville.
Sara et Cédrick, qui sont un couple en situation d’itinérance, déplorent avoir dû se départir de tentes et d’objets qui leurs étaient chers. L’homme dénonce avoir été arrêté mardi par les policiers de Gatineau durant l’opération de nettoyage.
La police confirme avoir procédé à une arrestation mardi, lorsque les usagers ont reçu la demande de quitter l’endroit, parce que l’un d’eux s’y est est opposé, même après avoir reçu un constat d’infraction. Le Service de police ajoute également avoir remis un constat à une autre personne, qui a ensuite collaboré.
De son côté, la Ville de Gatineau précise qu’un avis de délocalisation avait été émis aux campeurs le 31 juillet et un rappel le 7 août. Les personnes en situation d’itinérance avaient été rencontrées les 2, 7, 8 et 12 août pour leur expliquer l’opération, selon la Ville. Malgré ça, les campeurs rencontrés déplorent la manière d’agir de la Ville.
Ils m’ont exigé de quitter mon propre chez-moi en me donnant une amende de près de 300 dollars. Ils ont fait embarquer mon chum jusqu’au poste de police. Il a passé la journée en dedans. Tout ça parce qu’on essaye de protéger le petit peu d’avoirs qu’on a finalement acquis. Pas évident quand tu es dans la rue d’essayer de se rebâtir.
-Sarah, personne en situation d’itinérance
Le président du comité exécutif et commissaire à la lutte à l’itinérance à la Ville dit comprendre qu’un tel déménagement et nettoyage peut être difficile pour ces personnes, mais que c’est nécessaire, selon lui. M. Moran soutient que la Ville fait tout en son possible pour que ça se déroule bien, et c’est ce qui se passe de manière générale, selon lui.
C’est certain qu’il y a des gens que ça ne fait pas leur affaire. Donc, c’est pour ça qu’on essaye de communiquer le plus rapidement possible et le plus complètement possible avec les gens pour qu’ils comprennent ce qui se passe. Et, oui, il y a eu une arrestation. La personne a été remise en liberté à la fin de la journée, hier. Donc, le but ce n’est pas judiciariser la situation. Nous ne souhaitons pas justement que ce soit judiciarisé.
-Steve Moran, président du comité exécutif et Commissaire à la lutte à l’itinérance
À noter que la déconstruction de l’aréna doit se faire par étape sur une période de 200 jours.