Pénurie de personnel: les répartiteurs médicaux d’urgence sur la corde raide
Marika Gauthier | 5 avril 2024
La pénurie de personnel n’épargne pas les répartiteurs médicaux d’urgence, qui lancent un cri du cœur. Le manque de main-d’œuvre a atteint des sommets dans les centrales de services d’urgence du Québec, selon le syndicat. En Outaouais, les répartiteurs n’ont pas de marge de manœuvre.
La Fédération des employés du préhospitalier du Québec a paru publiquement vendredi en disant que cette pénurie a atteint des sommets, et qu’elle met la vie des patients en danger.
Du côté de l’Outaouais, c’est près du tiers de l’effectif qui manque à l’appel pour avoir une stabilité dans le service. Ceci fait en sorte que les employés n’ont pas de marge de manœuvre. Il n’y a donc personne en remplacement si l’une est absente.
Les opérateurs répondent aux appels d’urgence des citoyens et assurent la coordination avec les ambulanciers. Dans la majorité des cas, ils doivent cependant rester en ligne avec les gens en détresse jusqu’à ce que les ambulanciers arrivent. Un contexte qui peut mettre beaucoup de pression sur les employés, comme l’explique la fédération.
On a beaucoup de personnes présentement qui sont épuisées. Ils portent le phare au bout de leurs bras. […] Quelqu’un va appeler pour un arrêt cardiaque, « madame couchez-vous par terre puis commencez la réanimation. Puis, je vais vous rappeler, j’ai une autre ligne d’urgence en attente ». C’est un non-sens là.
-Stéphane Rainville, agent des affaires syndicales de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec
Les répartiteurs médicaux d’urgence sont en grève depuis plus d’un an. Ils doivent cependant assurer les services essentiels.
Le syndicat réclame entre autres que le salaire d’entrée de ses membres passe de 22 dollars de l’heure à près de 27 dollars, pour attirer de nouveaux employés et retenir ceux en poste. Le syndicat ne sent pas l’appui de Québec dans les négociations.
Malheureusement, avec le Conseil du trésor, on a l’impression qu’on retourne dans les négociations des années 80, 90.
-Stéphane Rainville, agent des affaires syndicales de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec
Le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, partage que les négociations sont en cours, mais qu’il ne commentera pas davantage.