Palmarès des urgences | Sans surprise, l’outaouais en bas du classement

En 2024-2025, la durée moyenne d’un séjour à l’urgence de Gatineau est de 23 heures et 30 minutes. À Hull, on parle de 24 heures.

Ces chiffres sont bien au-dessus de la moyenne provinciale, qui se situe à 17 heures.

Les séjours prolongés sur civière sont fréquents. À Hull, un patient sur huit y reste plus de deux jours.

Malgré un léger progrès par rapport à l’an dernier, les établissements de Gatineau et Hull conservent une note faible, passant de D- à D.

Papineau s’en tire un peu mieux cette année, avec une moyenne de 20 heures d’attente, soit trois heures de moins qu’en 2023.

À Maniwaki, la situation est stable, avec un temps moyen d’attente de 17 heures et demie.

Dans le Pontiac, par contre, la situation s’est détériorée. Le temps d’attente y a presque doublé en un an.

Selon les intervenants du réseau, ce n’est pas le volume de patients qui pose problème, mais le manque de lits disponibles.

Les patients restent sur civière pendant 48 à 72 heures, parfois plus, parce que plusieurs départements sont fermés, et que le manque de personnel empêche leur transfert vers les étages ou vers les CHSLD.

On n’a pas les ressources pour accueillir ces patients-là, pour les hospitaliser sur les étages ou même les transférer en CHSLD

Caroline Dufour, doctorante en sciences infirmières et chargée de cours de cours à l’UQO

La situation nuit aussi à l’attractivité de la profession. Plusieurs jeunes finissants quittent la région vers l’Ontario ou d’autres régions du Québec.

Un nouvel hôpital est en voie d’être construit à Gatineau, mais certains estiment que sans effectifs suffisants, il ne règlera pas le fond du problème.

Selon Action Santé Outaouais, les urgences ne sont que la pointe de l’iceberg. La région souffrirait d’un sous-financement de 350 millions de dollars. L’organisation déplore aussi le manque d’accès aux services en CLSC, même pour les patients qui ont un médecin de famille.

Conséquence : les urgences continuent de déborder, année après année.

Avec les informations de Camille Guindon