Manifestation d’agriculteurs à Gatineau

Une partie de l’intersection du casino du Lac-Leamy est paralysé mercredi par des manifestants. Ce sont des producteurs agricoles qui sont là pour exprimer leur mécontentement face à l’état actuel de l’agriculture au Québec. Ils réclament une réforme pour rétablir la santé financière de leur industrie.

Trois convois de tracteurs en provenance de Thurso, Wakefield et Luskville ont convergé mercredi midi au centre-ville de Gatineau. Pendant environ 1h, les manifestants ont bloqué une partie du boulevard de la Carrière, à l’intersection du Casino.

Avec l’inflation, la hausse des taux d’intérêts et les changements climatiques, le contexte actuel étouffe plusieurs entreprises. Selon l’UPA, près de la moitié de ses producteurs doivent occuper un deuxième emploi pour assurer leur survie.

On voit souvent des granges qui ne se font pas rénover, ne sont pas assurées parce que les revenus ne sont pas là. Puis là, l’intérêt diminue énormément. Fait que je pense qu’il est important pour notre relève, garder nos producteurs, puis surtout la connaissance agricole.

-Stéphane Alary, président de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides

Les agriculteurs plaident donc pour des réformes pour rétablir la santé financière de leur industrie, et aussi pour réduire la lourdeur administrative. Les producteurs indiquent que moins de 1% du récent budget du Québec a été consacré à leur secteur de l’économie. Une aberration, selon eux, considérant que l’agriculture est essentielle pour nourrir la population.

On parle du garde-manger des Québécois. C’est un non-sens, ça se peut pas. Puis, faut pas voir l’agriculture comme une dépense. Faut le voir comme un investissement.

-Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles

La parole des agriculteurs doit être entendue par la CAQ, selon les personnalités politiques rencontrées sur place.

On parle plus d’agriculture à l’Assemblée nationale qu’on en a jamais parlé, mais pourtant le discours du gouvernement n’a pas changé. […] De toute évidence, à voir les manifs une après l’autre après l’autre à travers le Québec, ça ne suffit pas.

-André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture

Invité à réagir, le Cabinet du ministre de l’agriculture dit comprendre les inquiétudes des producteurs qui ont été frappés par une tempête parfaite. Il ajoute avoir créé un Fonds d’urgence pour eux et travailler sur un chantier d’allègement réglementaire et administratif pour les aider.