Les motos arrivent à Ottawa

Koralie Boyer | 29 avril 2022

Des manifestants commencent à arriver tranquillement dans la capitale nationale. Les policiers continuent à préparer les environs pour leur arrivée vendredi. À l’heure actuelle, il est assez compliqué de se rendre au centre-ville et de se stationner. La Ville d'Ottawa a restreint les aires de stationnement et plusieurs véhicules ont déjà été remorqués.

La rue Wellington en février dernier était devenue un véritable stationnement. Les autorités policières ne veulent pas revivre le même scénario en fin de semaine avec l’arrivée des motards. Pour éviter cette situation, des murets de bétons ont été installés.Les équipes de la Ville ont aussi placardé les rues d’interdiction de stationnement sous peine d’être remorquées. Les autorités n’entendent pas à rire.

« On veut définitivement empêcher qu’il y ait des rassemblements à des endroits critiques, explique le Rémi Landry, lieutenant-colonel retraité. Qu’à ces endroits-là on se sert des motos pour bloquer le trafique et éventuellement faire un siège comme on l’a vu dernièrement.»

D’ailleurs, cette manifestation décourage une fois de plus les commerçants.

« Aujourd’hui, le cœur de la ville, la rue Wellington est barrée, affirme Claude Bonnet, propriétaire de la boulangerie Le Moulin de Provence. C’est une honte. On avait déjà beaucoup de restriction au niveau des transports. La rue Wellington qui est complètement barrée aux transports, aux touristes. On doit marcher. C’est incroyable qu’on doive subir toutes ces conséquences pour des gens, qui eux, manifestent leurs droits. »

Le mouvement Rolling Thunder a pour but de dénoncer les mesures sanitaires. Alors que la quasi-totalité des restrictions sont levées, comment expliquer que plusieurs centaines de personnes dénoncent encore les règles en place?

« Les gens ont créé des relations, des liens, explique Louis Audet-Gosselin, directeur stratégique pour le centre de prévention de la radicalisation menant à la violence. Beaucoup ont participé au convoi de la liberté en janvier, février. Ils ont rencontré des gens. Ils ont eu des expériences humaines qu’ils ont trouvé intéressantes et cette expérience-là se transpose et va se transposer ailleurs. Ils se remobilisent pour créer cette ambiance-là.»

La stratégie policière sera aussi différente cette fois-ci, puisque ce ne sont pas des camions, mais bien des motos. Des événements sont également prévus samedi et dimanche. Reste à voir si les manifestants quitteront après leur séjour.