L’absence du couvre-feu aurait-il pu éviter un décès ?

Koralie Boyer | 5 janvier 2022

La question se pose, deux jours après qu’une personne en situation d’itinérance soit morte de froid près du Musée canadien de l’histoire.

Triste dénouement pour un sans-abri, bien connu et très apprécié dans la communauté, qui est mort dimanche matin.

L’homme en détresse a été retrouvé dans un banc de neige, près du pont Alexandra.

Son décès a été confirmé à l’hôpital, et son dossier est maintenant entre les mains du bureau du coroner.

Maintenant, c’est à se demander si sa mort aurait pu être évitée et s’il aurait pu être sauvé si quelqu’un était passé par là, plus tôt?

Rappelons que les personnes sans domicile fixe sont exemptées des amendes liées au couvre-feu, mais n’en demeure pas moins qu’elles sont tout aussi vulnérables en étant seules dans le froid sans personne vers qui se tourner.

Pour les intervenants le couvre-feu, de 22h à 5h, ne fait qu’aggraver la situation de l’itinérance.

Déjà que les relations ne sont pas toujours faciles entre la communauté itinérante et le service de police, c’est donc une pression qui s’ajoute pour les intervenants, qui ont les mains liées, selon le CRIO

– « ça augmente l’isolement d’une personne en situation d’itinérance, donc elles sont plus propices à se cacher à l’extérieur, ce qui est très dangereux dans un contexte hivernal, affirme le CRIO. Ça ajoute une pression additionnelle sur les organismes qui doivent héberger les personnes en situation d’itinérance, qui soudainement on la pression d’héberger toutes les personnes qui sont mal logées. »

Est-ce que l’absence du couvre-feu aurait pu lui sauver la vie? Rien n’est confirmé, mais chose certaine, des doutes sont soulevés.