La pénurie de vétérinaires fait mal en Outaouais

Élizabeth Dubé | 17 août 2023

La pénurie de vétérinaire ne semble pas s’essouffler en Outaouais, à un point tel que plusieurs cliniques annoncent maintenant d’office qu’elles ne prennent plus de nouveaux clients. TVA Gatineau-Ottawa s’est penché sur les impacts, mais surtout les pistes de solutions pour contrer cette problématique.

Une récente étude menée par l’Université de Montréal a démontré que plus de 50% des vétérinaires au Québec songent à quitter la profession ou à réorienter leur carrière après seulement 5 à 10 ans de pratique. Une problématique de rétention qui découle de plusieurs facteurs. On parle de surcharge de travail, de la difficulté à concilier le travail et la famille ainsi que de l’harcèlement qui peut provenir de l’employeur ou des clients.

Devant la situation, plusieurs mesures ont été mises en place, dont l’augmentation du nombre de diplômés en ouvrant un nouveau programme d’études vétérinaires à Rimouski. La première cohorte n’entrera toutefois pas sur le marché du travail avant 2029. Entre temps, des actions à court et moyen terme sont envisagées par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, telles que d’instaurer des permis restrictifs permanents.

Dans l’attente, les impacts se font bien sentir dans la région, notamment à la SPCA de l’Outaouais. Malgré la demande grandissante, l’organisme ne peut se permettre d’en faire plus.

C’est bien beau d’avoir l’argent disons pour construire un nouveau refuge ou un plus grand refuge, […] mais c’est quelque chose qui est difficile d’entrevoir à court terme qu’on va être en mesure de trouver les ressources humaines nécessaires.

-Maxime Daigle, directeur général de la SPCA de l’Outaouais

La situation n’est pas plus rose loin des grands centres. Le co-propriétaire de la ferme au gros sabots, située à Kazabazua, a notamment vu un vétérinaire du coin cesser ses pratiques 24 heures sur 24.

Les naissances de veaux souvent c’est tout en même temps, on ne peut pas dire « ok bien c’est de telle heure à telle heure ». C’est 24 heures sur 24. Donc, des fois ça devient un autre défi à travailler avec.

-Christophe Clément, copropriétaire de la ferme au gros sabots

Le manque à gagner de vétérinaire est estimé à 300 pour l’ensemble du Québec, mais aucun recensement officiel n’a encore été fait pour permettre de constater l’ampleur des besoins. L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec s’est engagé à fournir dans les prochaines années les chiffres à savoir précisément où sont les manques et dans quels secteurs.