La banque du Canada conserve un taux directeur à 2,75%
TVA Gatineau | 30 juillet 2025
La Banque du Canada a choisi de maintenir son taux directeur à 2,75 % pour une quatrième décision consécutive, une mesure largement anticipée par les économistes et les marchés financiers.
Ce statu quo intervient dans un contexte économique encore fragile, marqué par l’incertitude liée aux tensions commerciales avec les États-Unis.
« Aujourd’hui, le conseil de direction a maintenu le taux directeur à 2,75 % », a confirmé la Banque centrale dans sa déclaration. Une décision qualifiée de prudente par plusieurs observateurs.
L’économie canadienne n’est pas en récession, l’économie mondiale non plus. Même qu’on dit que ça va mieux que prévu. Je pense que c’est de bonne guerre de la Banque du Canada d’avoir maintenu son taux.
Patrick Leblanc, Professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa
Le gouverneur Tiff Macklem a reconnu que les droits de douane imposés par les États-Unis, notamment dans le cadre d’une reprise des politiques protectionnistes sous Donald Trump, entretiennent un climat d’incertitude. Toutefois, il a souligné que l’économie canadienne continue de faire preuve de résilience.
La décision ne fait toutefois pas l’unanimité. Certains Canadiens espéraient une baisse des taux pour soulager le poids des dettes, en particulier dans un contexte de renouvellement hypothécaire.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, s’est montré particulièrement critique sur les réseaux sociaux, qualifiant la décision de « choquante » et affirmant que « des centaines de milliers d’emplois sont menacés ». Il exhorte la Banque à baisser rapidement les taux pour soutenir la croissance.
Du côté du marché immobilier, la réaction est plus nuancée. La stabilité des taux est généralement bien accueillie, mais les enjeux structurels, comme le coût des matériaux et de la main-d’œuvre, pèsent lourd.
La guerre tarifaire a un impact sur les matériaux de construction, sur le coût de la main-d’œuvre ça complique l’abordabilité. Le problème est plus vaste que les seuls taux d’intérêt régional.
Jean-Marc Blais, Vice-président de la Chambre immobilière Outaouais
En parallèle, la Réserve fédérale américaine a elle aussi opté pour le statu quo mercredi, maintenant ses propres taux inchangés.
Avec les informations de Vincent Poirier