Intimidée, une fillette de 10 ans s’enlève la vie

TVA Gatineau | 15 mars 2022

Une « crise d’identité » fatale en raison du manque de ressources

Histoire déchirante de la petite AnnSofy, âgé de 10 ans. La fillette, en pleine crise d'identité, aurait subi de l'intimidation et n'aurait pas eu les ressources nécessaires pour combattre ses démons intérieurs. Mercredi dernier, l'enfant a malheureusement décidé d'en finir avec la vie.

Sa mère a accepté de se confier à notre journaliste Karol-Ann Scott, dans l’espoir que son message de sensibilisation soit entendu.

Derrière la mort tragique de cette petite fille de 10 ans, se cachait un mal-être intérieur et des préjugés.

Annick Dinelle est anéantie. Elle déplore les jugements, qui selon elle, ont poussé sa fille à commettre l’irréparable. Sans oublier le manque de ressources dans cette crise identitaire qu’elle vivait depuis 2 ans.

« Elle voulait qu’on l’appelle Alex. On n’a pas la certitude que c’est un gars ou une fille, c’est neutre. Il y a eu des jugements parce qu’elle disait haut et fort qu’elle était trans, elle était lesbienne. Les gens l’ont jugé. Elle a fait la mention aussi que ce n’est pas elle qui était malade, c’était la société. Elle avait raison en même temps parce qu’on ne devrait jamais se faire juger par rapport à nos vêtements , par rapport à notre look, par rapport à ce qu’on croit et ce qu’on veut être ».

La mère perd la prunelle de ses yeux, une petite fille toujours prête à aider les autres.

« Moi, tout ce qui me reste comme souvenirs, c’est les toutous sur son lit, sa doudou. Je préparais le baptême de ma cocotte de 3 ans et AnnSofy avait choisi les robes, les bijoux de cheveux. Je ne pensais pas préparer des funérailles à la place ».

Baume sur les plaies, AnnSofy pourra sauver des vies, grâce au don de ses organes.

Mme Dinelle a convié les gens à une cérémonie devant chez elle, mercredi soir, sur la rue Laflamme à Gatineau. Des ballons et peluches pourront servir à honorer la mémoire d’AnnSofy.

« C’est le manque de ressources et c’était sa perception à elle, c’était le jugement, c’était beaucoup plus. Il faut que ça cesse. Tout ce qu’il nous reste, nous, c’est des souvenirs, ça ne la ramènera jamais ».