Immigration: un couple d’infirmiers à l’arrêt forcé
Sébastien Larocque | 24 mai 2024
Il est connu que la pénurie de main-d’œuvre est criante dans le réseau de la santé de l’Outaouais. Après le dévoilement de son plan de contingence, on apprend que le CISSSO doit se passer de deux de ses employés, pourtant parfaitement aptes à travailler. Ces deux infirmiers français sont contraints à cause de la lourdeur administrative liée à leurs permis de travail.
Michèle Ezui et son mari Thomas Wecker sont arrivés au pays en pleine pandémie pour venir prêter main-forte au réseau de la santé de l’Outaouais. Cependant, 3 ans après avoir été recrutés par Québec, Immigration Canada leur a demandé de quitter le pays immédiatement.
Mi-février nous sommes congédiés comme des malfrats, des malfaiteurs.
-Michèle Ezui, infirmière
Le couple d’infirmiers français a rencontré des problèmes avec le renouvellement de leur permis de travail. N’ayant pu répondre aux exigences dans les délais prescrits, Immigration Canada leur a demandé de recommencer le processus à zéro. La nouvelle demande tarde toutefois à aboutir.
La machine fait que personne se parle en fait.
-Michèle Ezui, infirmière
Depuis trois mois, le couple, qui a deux adolescents, ne peut plus travailler au Québec. Privé de revenus, M. Wecker a pris la déchirante décision de rentrer en France pour subvenir aux besoins de sa famille.
Le fait de partir comme ça du jour au lendemain, c’est vraiment très pénible et je le prends aussi comme une injustice. […] Me faire renvoyer comme si je n’avais pas travaillé pendant 3 ans de manière correcte, je trouve ça vraiment très injuste.
-Thomas Wecker, infirmier
En pleine pénurie de main-d’œuvre, leur absence cause une pression importante sur le réseau, selon le CISSS de l’Outaouais, qui assure tout faire en son possible pour les accompagner. Mme Ezui travaillait en santé mentale à l’hôpital de Gatineau, tandis que son mari était infirmier de nuit à l’urgence de Wakefield. Des rôles essentiels, selon le CISSSO.
À bout de ressources, le couple s’est tourné vers leur député, Greg Fergus. Dans une déclaration écrite, il a tenu a exprimer sa plus sincère empathie et assure être prêt à aider les citoyens de son comté. N’empêche, le couple est toujours en attente d’une réponse d’Immigration Canada, qui n’a pas non plus répondu aux questions de TVA Gatineau-Ottawa vendredi.