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Hospitalisation forcée: Droit Accès Outaouais organise une consultation publique
Marika Gauthier | 14 mai 2024
Droit Accès Outaouais tiendra mercredi une consultation publique pour discuter des hospitalisations forcées. Les chiffres sont en augmentation depuis les dernières années.
Hélène, qui s’exprime sous un nom fictif, a été hospitalisée de force en 2019, après avoir parlé avec une infirmière du 811. Elle rapporte que l’événement l’a fait paniquer. Elle ne serait pas la seule à avoir subi une intervention de la sorte.
Depuis la pandémie, le nombre de dossiers avec Droit Accès Outaouais a augmenté de près de 154 %. Sur les plus de 2500 interventions par l’organisme cette année, presque la moitié d’entre elles sont en lien avec une hospitalisation forcée.
Dans le cadre de la loi P-38, une hospitalisation forcée est appliquée lorsque quelqu’un est jugé de mettre sa vie ou celle des autres en péril. Bien que la loi soit nécessaire, selon l’organisme, il faudrait plusieurs changements dans l’application de la loi.
La loi est déjà très coercitive. […] On constate qu’elle est quand même très adaptée, déjà, la loi.[…] La problématique c’est vraiment dans l’application. On constate qu’il y a un manque. La recherche du consentement libre et éclairée doit être faite en tout temps.
-Simon Chartrand-Paquette, conseiller chez Droit Accès Outaouais
Droits Accès Outaouais organise une consultation publique mercredi afin de rencontrer des gens qui ont subi une de ces interventions. Cela survient alors que le gouvernement du Québec a demandé à l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice de revoir la loi P-38.
On doit entendre les personnes qui ont vécu ce traumatisme là, parce que, souvent c’est ce qu’ils nous disent, c’est un traumatisme de se faire comme obliger d’avoir des soins.
-Hélène Tessier, directrice générale de l’Apogée
La loi P-38 est en vigueur depuis 1997. Presque 30 ans plus tard, l’Association des médecins psychiatres du Québec est aussi d’accord que la loi mérite une réforme.
C’est une loi qui est assez complexe, qui a une mécanique assez compliquée, qui fait en sorte que la plupart des acteurs impliqués sur le terrain trouvent qu’elle génère de beaucoup de difficultés, d’insatisfactions.
-Maxime Dussault-Laurendeau, psychiatre