Grève générale illimitée déclenchée dans le secteur résidentiel
TVA Gatineau | 28 mai 2025
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Depuis mercredi, le secteur résidentiel de la construction est paralysé par une grève générale illimitée au Québec. En Outaouais, près de 4500 chantiers sont touchés, selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
Les travaux de maisons unifamiliales, semi-détachés et logements en rangée sont au point mort. En pleine crise du logement, cette interruption suscite des inquiétudes dans la région.
Les négociations entre les syndicats et la partie patronale ont échoué malgré une offre bonifiée de 18 %. Le principal point de friction : l’équité salariale avec les autres secteurs de la construction. Le résidentiel accuse un retard d’environ 4 $ de l’heure pour les charpentiers-menuisiers par rapport au secteur commercial.
Ce 4$ -là est déjà un élément qui fait en sorte que beaucoup de travailleurs de travailleuses quittent le secteur du résidentiel.
Alexandre Ricard, Porte-parole, Alliance syndicale de la construction
Pour les représentants syndicaux, cet écart contribue à l’exode des travailleurs vers d’autres secteurs mieux rémunérés. Ils réclament donc une hausse salariale comparable à celle accordée ailleurs dans l’industrie.
L’APCHQ estime de son côté que les demandes syndicales évaluées à 24,35 % sont excessives. Elle calcule qu’une telle augmentation ferait grimper le prix d’une maison unifamiliale d’environ 55 000 $ d’ici quatre ans, un coût qui serait ultimement refilé aux acheteurs.
Si on allait de l’avant avec la proposition du syndicat 24.35 %. On parle d’une augmentation sur les coûts d’une unifamiliale d’environ 55 000 dans quatre ans.
Isabelle Demers, Porte-parole, Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec
À Gatineau, la mairesse Maude Marquis-Bissonnette espère une entente rapide. Elle rappelle que la région est déjà en déficit de logements et que les chantiers d’Ottawa, eux, continuent de progresser.
En pleine crise du logement, une grève n’est évidemment pas souhaitable. D’autant plus que, chez nous, la réalité transfrontalière fait en sorte que les chantiers du côté d’Ottawa, eux, continueront d’avancer.
Maude Marquis-Bissonnette, mairesse de la Ville de Gatineau
Autre particularité : contrairement à d’autres secteurs, les travailleurs résidentiels ne sont pas tous tenus de cesser le travail. Certains continuent sur les chantiers, d’autres manifestent. Une situation qui pourrait affaiblir l’effet de levier syndical, selon certains experts.
L’APCHQ se dit prête à accepter une médiation-arbitrage, mais cette option a été rejetée par l’Alliance syndicale. La grève se poursuivra donc tant qu’aucune entente ne sera conclue.
Avec les informations de Marika Gauthier