Gatineau: recrudescence de la criminalisation des jeunes
Élizabeth Dubé | 11 août 2023
Les jeunes de Gatineau sont de plus en plus criminalisés. C’est ce qui ressort du plus récent bilan du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG). Les jeunes sont notamment sur-représentés dans les crimes violents.
Pour les crimes violents chez les jeunes, on parle principalement de voies de faits et de menaces. En 2022, les 15 à 24 ans représentaient à eux seuls 20% des auteurs de ce genre de crime.
Selon le SPVG, la majorité de ces incidents sont survenus en milieu scolaire. On parle de méfaits qui s’inscrivent souvent dans un contexte d’intimidation. Le service de police mentionne également observer un phénomène de recrutement chez les jeunes dans le crime organisé. On le voit particulièrement dans les réseaux organisés de vols de voitures, qui affectent la région.
Le SPVG a procédé a plusieurs arrestations en la matière au cours des derniers mois et, dans certains cas, les accusés n’ont même pas l’âge de posséder un permis.
Ils vont leur faire miroiter le fait de faire de l’argent rapidement. Puis, ce qui va être dit aussi c’est que, considérant qu’ils sont mineurs, s’ils sont arrêtés, ils seront pas accusés, ce qui est pas vrai.
-Andrée East, porte-parole du Service de police de la Ville de Gatineau
L’avocat criminaliste Jean-Pierre Rancourt croit également que les gangs de rues seraient les principaux responsables de cette augmentation de la criminalisation. Si elles leur font miroiter de l’argent facile, c’est surtout l’accès à la drogue qui les accrocheraient, selon lui.
Bien que la loi sur le système de justice pénale pour adolescents soit basée sur la réhabilitation des contrevenants, M. Rancourt est d’avis que la prévention reste la meilleure façon d’enrayer ce fléau.
Je pense que ça prendrait beaucoup plus d’éducation au niveau des écoles primaires avec les parents, les professeurs, etc, pour s’assurer que les jeunes s’enlignent comme il faut avec du sport, par exemple, des activités parascolaires et non pas laissés à eux-mêmes, puis s’en aller vers la drogue.
-Me Jean-Pierre Rancourt, avocat criminaliste
Le SPVG se dit également inquiet de cette tendance et compte continuer de créer des liens avec les jeunes et de réhabiliter ceux déjà dans le système pour renverser la tendance.