Gatineau: de présumés pédophiles dans la mire d’un citoyen

Élizabeth Dubé | 26 janvier 2023

Deux Gatinois ont lancé une véritable chasse aux pédophiles dans la région. En moins de trois jours, ils se sont fait passer pour des jeunes d’âge mineur et ont réussi à obtenir plusieurs sollicitations.

Ils ont même confronté certaines de leurs proies dans le but de les exposer sur les réseaux sociaux.

En se faisant passer pour un adolescent de 14 ans, Joey Chartrand planifie des rencontres avec des utilisateurs de sites de rencontres dans le but d’avoir des relations sexuelles. Il se présente par la suite au lieu de rendez-vous et filme les présumés pédophiles avant de publier les vidéos sur différents réseaux sociaux.

Joey Chartrand soutien qu’il mène se genre d’opération puisqu’une personne dans sa famille a été victime de ce genre de situation. Pour lui, les peines données aux pédophiles reconnus coupables ne sont pas suffisamment importantes pour les dissuader de recommencer.

Il a commencé ce stratagème il y a trois jours. Depuis, il dit avoir confronté 5 hommes en personnes. Il maintient toutefois que des 80 personnes avec qui il a obtenu un « match » sur une application de rencontre, seulement deux ont cessé de lui parler lorsqu’il leur a dit qu’il avait menti sur son profil et qu’il avait en réalité 14 ans. Et ce, dans un rayon de 15 kilomètres.

« Plus que le trois quart du temps, ils disent que c’est correct, il n’y a pas de trouble, il faut pas juste trop en parler ».

-Joey Chartrand, instigateur de la démarche

Extrait d’une conversation entre Joey, se faisant passer pour un jeune de 14 ans, et un présumé pédophile

Le SPVG déconseille toutefois ce genre d’initiative citoyenne. Bien que ce soit la première fois que le SPVG ait à gérer une situation de cette ampleur, il rappelle les dangers que ce genre d’initiative peut entraîner.

Selon le SPVG, la personne à la tête de cette démarche s’expose d’abord à de nombreuses accusations. Puisqu’il incite les utilisateurs à commettre des crimes, les preuves ne pourront être reçues en cour. Ce genre d’initiative pourrait même nuire aux enquêtes déjà en cours.

« Si les individus qu’on vise sont sous déjà sous les projecteurs des policiers, ils font déjà l’objet d’enquête, bien là peut-être qu’on vient contrecarrer toutes les actions policières, tout le travail qui a été fait derrière ça ».

-Andrée East, porte-parole du Service de police de la Ville de Gatineau

Joey Chartrand n’a toutefois pas l’intention de s’arrêter là. Il compte envoyer l’entièreté de sa documentation au service de police. Il mentionne également ne pas avoir peur de faire de la prison pour sa démarche.