Forte augmentation: la moitié des chirurgies en Outaouais sont réalisées au privé
Étienne Malouin | 6 mai 2024
Le réseau de la santé connaît de nombreuses difficultés en Outaouais. Pour tenter de remédier au manque de personnel, le CISSS de l’Outaouais a de plus en plus recours au secteur privé pour réaliser des chirurgies. On parle maintenant de près d’une opération sur deux dans la région qui est réalisée au privé par manque de personnel.
L’Outaouais a recours plus que jamais au secteur privé pour réaliser des chirurgies. Entre 2020 et 2023, le nombre d’opérations redirigées dans des cliniques privées par le CISSSO est passé de 46 à 60 601, soit une augmentation de 14 250%.
L’Outaouais c’est vraiment la région qui se distingue au Québec pour être allée le plus rapidement et le plus fortement vers la privatisation des chirurgies.
-Anne Plourde, chercheuse à l’IRIS
Selon les chiffres compilés, 49% des chirurgies sont maintenant réalisées par le secteur privé. L’IRIS note que cette tendance à de graves conséquences parce que les cliniques privées prennent en charge les chirurgies les plus rentables, laissant au secteur public les cas les plus lourds.
Il y a eu une diminution de 24% du nombre de chirurgies faits dans les hôpitaux publics en Outaouais pendant la même période, alors que dans le reste du Québec c’est plutôt une croissance de 4% du nombre de chirurgies faites dans le public qu’on constate. […] Il y a véritablement un transfert de ressources qui est en train de se produire du public vers le privé.
-Anne Plourde, chercheuse à l’IRIS
Le CISSSO admet que cette tendance n’est pas l’idéale, mais qu’elle permet d’offrir des soins à des patients qui ne peuvent pas être pris en charge par le réseau public.
Ça offre pour une petite portion de la population qui a besoin d’être opérée un accès au bloc. Mais je suis d’accord avec vous, c’est pas l’idéal et ça ne sera pas la solution.
-Geneviève Gagnon, directrice adjointe des services professionnels et de la pertinence clinique au CISSSO
La cause de ce problème demeure le manque de personnel, alors qu’à l’hôpital de Gatineau le bloc opératoire fonctionne à moins du tiers de sa capacité. De meilleures conditions salariales sont demandées pour tenter de stopper l’hémorragie.