École anglophone: la famille d’un militaire dénonce la perte de son droit

Charlotte Tremblay | 25 août 2023

La conjointe d’un militaire dénonce la perte de son droit d’envoyer l’une de leurs filles à l’école anglophone. La raison est que leur père doit traverser la rivière un jour sur deux pour travailler à Ottawa. Une réalité transfrontalière qui cause d’énormes maux de tête à la famille.

Véronique Plouffe, une mère de 3 enfants dont leur père est militaire, se sent dépourvue pour le droit à sa fille d’étudier en anglais. La famille établie à Gatineau se voit maintenant refuser le renouvellement du permis temporaire de l’une de leur fille, lui permettant d’étudier en anglais.

La Charte de la langue française prévoit une exemption qui permet aux enfants à la charge d’un membre des forces armées canadiennes une autorisation temporaire pour fréquenter un établissement scolaire en anglais. Or, le bureau principal de son mari est situé à Ottawa et donc il n’est pas considéré comme assigné au Québec.

Comme il travaille en partie du côté d’Ottawa, on n’est plus admissible à cette possibilité-là dans la loi d’envoyer nos enfants à l’école, comme tous les militaires au Québec ont le droit.

-Véronique Plouffe, mère

Contacté à ce sujet, le ministère de l’Éducation ne pouvait pas commenter ce cas précis. Toutefois, il mentionne que l’article 72 de la Charte prévoit une exception pour les familles de militaire, mais seulement si elles sont déportées au Québec.

Pourtant, depuis 2018, malgré les va-et-vient du père à Ottawa, la famille réussit à obtenir des permis temporaires pour leurs filles, sauf cette année. Selon un appel téléphonique que TVA Gatineau-Ottawa a pu écouter, le bureau de l’admissibilité à l’enseignement en anglais a mentionné à Mme Plouffe que c’était une erreur de leur part et que, depuis le début, la famille n’aurait pas dû être exempté.

Ne sachant plus vers qui se tourner, la famille a également tenté de contacter leur député, Robert Buissière, qui lui n’a pas répondu. Nous avons également contacté son bureau et il n’était pas en mesure de nous accorder d’entrevue.

Je trouve ça difficile, surtout pour ma fille à qui je vais devoir dire qu’elle va changer d’école, qu’elle va changer de langue d’enseignement, qu’elle ne sera plus avec ses amis, puis ma fille a déjà des difficultés à l’école dans sa langue où elle est habituée en anglais.

-Véronique Plouffe, mère