Des compressions dénoncées à la Cité
TVA Gatineau | 29 mai 2025
This content is currently unavailable
error on HTML5 media element
La décision du Collège La Cité de mettre fin à neuf programmes d’études provoque un tollé, particulièrement autour de la disparition du programme de production télévisuelle.
Une manifestation s’est tenue mardi au centre-ville d’Ottawa pour dénoncer ces compressions jugées préoccupantes pour l’avenir de la francophonie en Ontario.
Parmi les manifestants, plusieurs anciens étudiants du programme en télévision. Ils déplorent que la relève francophone n’ait plus accès à une formation en français dans ce domaine, ce qui oblige désormais certains aspirants à se tourner vers des établissements anglophones.
Le coordonnateur du programme, qui perdra son poste en 2026, s’inquiète pour les perspectives professionnelles des jeunes francophones. Selon lui, cette décision aura des effets directs sur l’industrie locale, qui comptait depuis des années sur les diplômés de La Cité pour répondre à une pénurie de main-d’œuvre.
Ils avaient besoin de nos diplômés. Il y en a plusieurs qui ont passé chez vous, qui sont employés chez vous. C’est l’avenir de ces jeunes-là. C’est pour ça qu’on est là. C’est notre mission, c’est de former la relève.
Alexandre De Courville Nicol, Coordonnateur du programme de production télévisuelle
Du côté des producteurs de la région, on redoute un effet domino : sans relève formée localement, plusieurs projets audiovisuels pourraient être compromis.
Il y a un vrai désir de relève ici à Ottawa-Gatineau. Comme producteur, je vois beaucoup de gens motivés. Mais sans ce programme, ça va faire très mal à la région. On risque de perdre cette relève.
Philippe Boily, Professeur du programme de production télé et producteur à Frisé Productions
Le Collège La Cité justifie sa décision en invoquant des critères économiques et une révision annuelle de ses programmes. Il soutient que la transformation du secteur de la télévision a mené à une baisse des débouchés pour les finissants.
Mais cette explication est loin de convaincre les représentants syndicaux, qui y voient une menace plus large pour l’accès aux services en français, notamment en santé, en éducation et dans les médias.
Le syndicat s’engage à maintenir la pression pour éviter que d’autres programmes francophones ne subissent le même sort.
Le Collège insiste toutefois : ces décisions n’ont pas été prises à la légère et visent à assurer la viabilité de l’institution. Le statu quo, affirme-t-il, n’est plus une option.
Avec les informations de Louis-Charles Poulin