Déclin du français: une publicité « sketch » qui fait réagir dans la région

Karol-Ann Scott | 17 mars 2023

Une fameuse publicité du gouvernement du Québec, sur le déclin du français, qui fait grandement réagir. Des acteurs l’Outaouais se questionnent sur la stratégie qui a été choisie.

Le message publicitaire, qui met en vedette un faucon pèlerin, est diffusé depuis mercredi et vise à décourager l’utilisation de l’anglicisme par les Québécois francophones. La publicité incorpore plusieurs anglicismes comme « sketch », « chill » et « skills » dans le style d’un faux documentaire sur le faucon pèlerin. Cependant, est-ce que le gouvernement est allé trop loin?

Le faucon pèlerin. Cet oiseau de proie vraiment sick et reconnu pour être assez chill parce qu’il est super quick en vol. Il peut passer la majorité de son temps à watcher son environnement, mais malgré que ses skills de chasse soient insane, l’avenir du faucon pèlerin demeure sketch.

-Extrait de la publicité du gouvernement du Québec

Pour le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault, cette stratégie du gouvernement est culpabilisante pour les jeunes et ne fait que détourner l’attention sur la qualité du français plutôt que de cibler les vrais enjeux.

Je trouve que le gouvernement a pris une approche qui est diminuante, qui est banalisante, qui est insultante même et blessante, je dois vous dire. Pensez-vous que ça encourage les gens à apprendre le français?

-Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français

Une élue de Gatineau, Isabelle N. Miron, abonde dans le même sens que M. Perreault. Elle se demande pourquoi la publicité s’en prend aux jeunes.

Je pense que tout le monde rit, mais pour les mauvaises raisons. Puis, je ne nie pas qu’il existe un problème. Ce que je trouve dommage de la publicité, c’est qu’elle semble faire porter l’odieux à nos jeunes et ce n’est pas leur responsabilité de sauver le français.

-Isabelle N. Miron, présidente de la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine de la Ville de Gatineau

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, s’est défendu de prendre pour cibles les jeunes Québécois en soutenant que l’objectif était justement d’attirer l’attention sur le déclin de l’utilisation de la langue de Molière.