Contrôle des armes : la vente explose au pays et en Outaouais

Karol-Ann Scott | 6 juin 2022

Le gouvernement fédéral a-t-il ouvert une boîte de pandore en déposant son projet de loi sur le contrôle des armes à feu au pays? C'est du moins l'avis de plusieurs commerçants de la région, qui appréhendent un virage vers le marché noir.

Entre-temps, les ventes d’armes de poing ont carrément explosé en Outaouais. Les commerces autorisés à en vendre en ont même plus en inventaire. C’est notamment le cas du magasin Coureurs des bois à Gatineau.

Les tablettes se sont vidées en moins d’une semaine, après que le gouvernement fédéral ait annoncé son intention de vouloir interdire l’achat, la vente, le transfert et l’importation des armes de poing.

Le gouvernement adopte-t-il la bonne stratégie? Le propriétaire s’explique mal pourquoi le fédéral vise les gens qui achètent des armes en toute légalité, plutôt que d’intensifier sa lutte pour freiner la contrebande:

« Je n’arrive plus à fournir, confirme Elie-Khoury, propriétaire du magasin Coureur Des Bois à Gatineau. Mes clients, ça achète à coup de trois ou quatre pistolets en même temps. À la place de restreindre les armes de poing, ce que notre premier ministre a fait, c’est qu’il a inondé le marché des armes de poing. Quand on a plus accès à des armes de poing, qu’est-ce que les gageurs vont faire, c’est qu’ils vont aller se procurer des armes de poing au noir. Ça, ça va encourager encore plus les criminels à continuer à faire ce qu’ils font. Ce qui est la problématique en ce moment, c’est les armes illégales et non les armes enregistrées » .

De son côté, le club de tir de l’Outaouais, situé à l’Ange-Gardien, risque d’écoper si le projet de loi obtient le feu vert. Le copropriétaire parle aussi de ventes record, lui, qui a vendu pas moins d’une soixantaine d’armes de poing en une semaine. Par contre, il craint que cette mesure, si elle entre en vigueur, le force à fermer ses portes considérant qu’il ne pourra plus compter sur la nouvelle clientèle.

Maintenant, reste à voir si le projet de loi proposé par le gouvernement Trudeau ira de l’avant, et s’il y aura des impacts.