Commission Rouleau : le rapport sur l’état d’urgence dévoilé
Étienne Malouin | 17 février 2023
Le recours à la Loi sur les mesures d’urgences à l’hiver 2022 par le gouvernement fédéral était approprié. C’est ce que conclut le juge Paul Rouleau dans son rapport déposé vendredi matin.
Dans un volumineux rapport de 2 321 pages, on ne note aucun blâme à l’endroit du gouvernement Trudeau. Ce dernier a invoqué la loi pour mettre fin à l’occupation dans la capitale fédérale.
Selon le juge, le recours à cette loi pour une première fois dans l’histoire du pays aura eu une mesure dissuasive sur les manifestants et aura permis de mettre fin à l’occupation du centre-ville d’Ottawa. Le juge mentionne que les messages relatifs à la Loi a probablement incité les manifestants à rentrer chez eux volontairement ou aidé à convaincre des personnes à rester à la maison.
Il est regrettable qu’une telle situation se soit produite, car, à son sens, elle aurait pu être évitée. La réponse au convoi de la liberté comprenait une série d’échecs en matière de maintien de l’ordre. Certaines erreurs ont mené à une situation incontrôlable. Des manifestations légales ont sombré dans l’illégalité, au point de provoquer une situation de crise nationale.
Le juge Rouleau blâme un manque de communication à plusieurs niveaux. Il va même jusqu’à dire qu’une meilleure communication aurait pu éviter une telle situation.
Il prend en exemple le Service de Police d’Ottawa: alors que le convoi approchait le centre-ville, personne au sein de la police s’attendait à ce que les manifestants demeurent longtemps dans la capitale. Cependant, le SPO disposait de renseignements. S’ils avaient été évalués correctement, ils auraient donné une autre version des faits.
Une plus grande collaboration à l’échelle politique dès le début aurait pu aider à résoudre les problèmes de communications.