Clinique Médigo: le GMF met fin à son service de sans rendez-vous

Élizabeth Dubé | 15 mars 2023

Mauvaise nouvelle pour les patients orphelins de l’Outaouais. La clinique Médigo met fin à son service sans rendez-vous à compter du 1er avril. Les patients devront maintenant passer directement par le guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour obtenir une consultation.

Rappelons qu’en 2017, lorsque la clinique a ouvert, le GAP n’existait pas, c’était plutôt des GMF réseau. Puisque Médigo en faisait partie, elle devait prendre en charge au moins 20 000 consultations sans rendez-vous par année.

Le GAP fut créé avec la réforme du réseau de la santé, dont l’objectif est de désengorger les urgences et de mieux rediriger les patients vers différents spécialistes pour libérer les médecins de famille. En vous inscrivant et en contactant le 811, en fonction de votre problème, on va soit vous donner un rendez-vous avec une clinique comme Médigo, soit vous référer vers un autre spécialiste, que ce soit un pharmacien ou un optométriste, par exemple.

Donc, la clinique Médigo prenait en charge plus de 20 000 patients sans rendez-vous annuellement, en plus des 27 000 qui ont un médecin de famille directement au GMF. Et à ça s’ajoute depuis peu les 12 600 patients du GAP.

Ça devenait donc beaucoup pour le personnel de Médigo, d’où la décision de se concentrer sur les patients du guichet d’accès.

Le CISSSO fut mis au courant de la nouvelle le mois dernier et invite les patients à s’inscrire au GAP. L’organisation espère ne pas constater une recrudescence de l’achalandage dans les urgences.

On essaye de repromouvoir et d’assurer aussi que les services en amont sont au rendez-vous puis sont accessibles, dont le 811, les pharmaciens communautaires, le GAP et RVSQ selon les besoins. Puis, par la suite, en espérant effectivement qu’il n’y ait pas un rouleau aux urgences.

-Emmanuelle Britton, directrice adjointe des services professionnels et de la pertinence clinique au CISSSO

Les patients sont donc redirigés vers le GAP. Cependant, selon Action Santé Outaouais, c’est bien beau de vouloir référer tous les patients vers le même service, mais encore faut-il que le système soit efficace et surtout accessible pour tous.

Le GAP, c’est pas parfait, ça marche pas sur des roulettes ça là, c’est pas bien huilé. Ça bloque, ça bloque, ça bloque. Il y a des gens qui n’arrivent pas à avoir rendez-vous, même s’ils sont inscrits.

-Denis Marcheterre, président d’Action Santé Outaouais