Autoroute 50 | une trentaine d’accidents mortels depuis 2019

TVA Gatineau | 12 Décembre 2025

L’autoroute 50 refait les manchettes pour de sombres raisons. Surnommée depuis des années l’autoroute de la mort, elle continue d’être le théâtre d’accidents mortels, malgré les nombreuses opérations policières et les travaux d’élargissement amorcés en Outaouais.

Selon des données obtenues par demande d’accès à l’information, 32 décès ont été recensés par la Sûreté du Québec entre 2019 et 2024 sur cet axe routier.

Dans la majorité des cas, les causes sont liées au comportement humain. Seuls deux accidents mortels ont été attribués aux conditions météorologiques et un à un animal.

Six dossiers ne précisent pas la cause, mais tous les autres sont liés à la vitesse, à la fatigue, à la conduite négligente, ou encore à des dépassements dangereux.

« 80 % des collisions, c’est un facteur humain. Les gens doivent adapter leur conduite aux conditions routières et respecter les limites de vitesse. C’est vraiment une responsabilité partagée », rappelle Marc Tessier de la Sûreté du Québec.

Entre janvier 2019 et novembre 2024, 3833 collisions ont été comptabilisées entre Gatineau et Mirabel. Plus de la moitié, soit 2272 incidents, sont survenus sur le tronçon situé à Gatineau, une portion depuis partiellement élargie. La vitesse demeure la cause principale, suivie des dépassements illégaux.

L’Autoroute 50 fait d’ailleurs partie de la zone ZÉRO, qui regroupe les dix axes routiers les plus problématiques au Québec en matière de sécurité.

Les autorités affirment multiplier les interventions dans ce secteur. Des radars photo supplémentaires sont prévus, notamment à Mirabel et Grenville-sur-la-Rouge, et des opérations concertées sont menées avec d’autres services policiers afin d’augmenter la surveillance.

Pour les familles endeuillées, ces mesures demeurent insuffisantes. Chanel Maisonneuve, dont le frère a perdu la vie en 2019 sur la 50, estime que l’infrastructure elle-même met les conducteurs en danger.

« Les familles sont brisées et celles qui survivent aux impacts le sont aussi. Il pourrait y avoir des mesures temporaires. Présentement, il n’y a pas de mur de béton. Il n’y a rien », déplore-t-elle, tout en appelant Québec à accélérer les travaux.

Le ministère des Transports n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue, mais réaffirme poursuivre ses efforts. À Mirabel, deux voies par direction sont maintenant en service, et la planification se poursuit pour doubler le tronçon entre Lachute et le chemin Saint-Simon.

Une glissière médiane doit être installée d’ici 2026 à l’ouest de Lachute. Le MTQ poursuit également l’analyse du secteur entre L’Ange-Gardien et Mirabel afin de déterminer les prochaines interventions nécessaires.

Avec les informations d’Amanda Moisan