Accident de travail mortel : « La méthode de travail était improvisée »

Amanda Moisan | 26 mai 2022

Une « méthode de travail improvisée » est en cause dans un accident mortel, survenu sur un chantier de construction, à Gracefield en juillet 2021. C’est ce qu'a conclu la CNESST dans un rapport rendu public jeudi.

Josh Dupuis, le copropriétaire des Entreprises AJ Dupuis est décédé le 23 juillet 2021. La victime et les travailleurs des entreprises Pro-Core et Lemont s’affairaient à descendre un bâtiment pour le déposer sur des pieux. Le bâtiment était temporairement soutenu par quatre tours de caissons constituées de pièces de bois. Lors de la manœuvre, les pièces d’appui d’un vérin hydraulique, qui se trouvaient dans une des tours, ont cédé. Ça a causé l’affaissement de la partie arrière du bâtiment.

Des composantes du système de levage ont été projetées vers la victime, qui se tenait près d’une tour de caissons, et l’une d’entre elles l’a heurté à la tête. Son décès a été constaté plus tard à l’hôpital.

L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. L’affaissement du bâtiment et une méthode de travail « improvisée », parce que les charges à soulever et la capacité du système de levage étaient inconnues. D’ailleurs, selon l’expertise, sept tours de caissons auraient dû être utilisées, alors que seulement quatre se trouvaient sous le bâtiment.

« On mentionne que ça a été improvisé, explique  Martin Bergeron, inspecteur à la  Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail . Il n’y avait rien sur place. Il n’y avait aucun plan pour les travaux de soulèvement. Il n’y avait rien qui avait été planifié. Ça n’a même pas été signé par un ingénieur qui aurait dû faire le travail pour s’assurer que les travaux soient sécuritaires. »

 L’entreprise AJ Dupuis ne sera pas mise à l’amende. Par contre, la CNESST étudie la possibilité de sanctionner les autres entreprises impliquées dans cet accident.