Un cordonnier risque de devoir fermer boutique
TVA Gatineau | 2 mars 2022
Sa compagnie d’assurances refuse de renouveler son contrat
Un cordonnier de Gatineau ne sait plus sur quel pied danser. L’assureur refuse de renouveler sa prime, sous prétexte que son commerce est situé en zone inondable.
Roger Fortin, qui est en affaires depuis près de 12 ans, a eu la mauvaise surprise de ses assurances, le 15 février dernier. Une véritable course contre la montre pour remplacer son contrat, qui arrive à échéance le 14 mars prochain.
« On se revire de bord et on cherche et on cherche, mais on ne trouve rien nulle part ».
-Roger Fortin, propriétaire de la Cordonnerie du coin Riviera
Pourtant, M Fortin indique n’avoir fait aucune réclamation après avoir été victime des inondations au printemps 2017. Au contraire, il a procédé à des travaux qui ont permis de protéger son commerce de la rue Oxford, deux ans plus tard.
« Tout est rebâti, reconstruit de A à Z pour pas qu’on ait d’eau dans la bâtisse, mais les assurances ne comprennent pas ça. On est dans la zone inondable, c’est too bad pour toi »!
Une situation malheureuse, qui pourrait s’expliquer par le resserrement du marché de l’assurance entreprise.
« Le coût des sinistres qui dépasse depuis plusieurs années les primes qui ont été perçues par les assureurs, notamment par une hausse de la sévérité, c’est notamment dû à une hausse des catastrophes naturelles, dont l’inondation ».
-Line Crevier, responsable du Centre d’information et des affaires techniques du Bureau d’assurance du Canada
Et dans le contexte où Québec délimite les zones inondables 0-100 an, la Ville de Gatineau, elle, semble avoir les mains liées.
« Ça ne relève pas de notre responsabilité, mais de toute évidence, il y a une incohérence entre la capacité des propriétaires de se conformer à une réglementation provinciale appliquée par la Ville et les compagnies d’assurances qui de toute évidence, sont frileuses à assurer ces maisons-là ».
-Daniel Champagne, président de Commission du développement du territoire et de l’habitation
M. Fortin devra payer quatre fois plus cher s’il veut sauver son commerce, mais la réalité de son entreprise qui s’essouffle avec les années commence à le rattraper.
« Ça fait longtemps qu’on se sent abandonné, c’est un non-sens, avec les inondations, on s’est battu pendant un an pour réussir à passer au travers, à gagner, à se battre contre le gouvernement. Arrive la pandémie, on est encore pogné avec les mêmes maudits problèmes et là les assurances nous refusent ».
Il lui reste maintenant moins de deux semaines pour trouver chaussure à son pied, sans quoi il sera forcé de fermer boutique:
Sa compagnie d’assurances n’a pas retourné les appels de TVA Gatineau-Ottawa.