L’air du centre-ville d’Ottawa pollué par les camions ?

Les impacts de la manifestation des camionneurs à Ottawa vont bien au-delà de la pollution sonore. Le siège a aussi des répercussions sur la pollution atmosphérique. C’est notamment le cas d’une résidente du centre-ville, qui ressent les conséquences directes de la qualité de l’air.

Une jeune femme asthmatique, qui a voulu garder son anonymat et qui habite au centre-ville d’Ottawa affirme avoir de la difficulté à respirer depuis près de deux semaines. La situation devient tellement problématique qu’elle a l’intention de quitter son domicile pour quelques jours, voire même jusqu’au départ des camionneurs.

« Je pensais peut-être que j’avais attrapé la COVID ou quelque chose, mais ça s’améliorait. Je suis en train de prendre mes pompes depuis ce temps-là. Je trouve ça vraiment comme triste, dans un sens, parce que c’est quand même chez moi. Faut que je laisse mon chez-moi parce que les gens manifestent et ça nuit à ma santé physique ».

La présence des camions à Ottawa représente une menace pour la qualité de l’air et pour la santé des résidents du centre-ville, en raison des émanations de diesel.

« La pollution n’aide vraiment pas les gens qui ont des conditions chroniques en ce moment. C’est la pollution qui va exacerber les symptômes d’asthme, donc on peut avoir davantage de toux, de la difficulté à respirer et même avoir de l’irritation au niveau des voies nasales, au niveau de la gorge ».

_{-Éric Lavigne, épidémiologiste et professeur à l’Université d’Ottawa}

Environnement Canada confirme que la qualité de l’air est bonne dans la Capitale fédérale depuis l’arrivée des camions le 29 janvier. Par contre, il mentionne que l’appareil le plus près du centre-ville pour calculer la qualité de l’air est à 2,5 kilomètres.

« On n’a pas vraiment vu un changement important vraiment dans la courbe de la santé à cet endroit. C’est possible que la qualité de l’air soit pire tout près des camions, c’est entièrement possible, sauf qu’on n’a pas les mesures pour le prouver ».

_{-Peter Kimbell, météorologue pour Environnement Canada}

« Les polluants qui sont mesurés à la station d’Environnement Canada ne vont peut-être pas être reflétés de ce qu’on voit à la Colline Parlementaire », ajoute l’épidémiologiste.

M Lavigne se veut rassurant, il ajoute que la mauvaise qualité de l’air peut s’estomper assez rapidement, une fois que les camions auront quitté Ottawa.