CISSS de l’Outaouais : le port du masque obligatoire
TVA Gatineau | 9 Décembre 2025
L’Outaouais amorce un début d’hiver marqué par une pression croissante sur son réseau de la santé. Le retour du port du masque dans l’ensemble des hôpitaux et des CHSLD, combiné à des urgences saturées et à une vague de départs de médecins, alimente de fortes inquiétudes à l’approche de l’entrée en vigueur de la loi 2.
Depuis cette semaine, le masque est obligatoire dans tous les hôpitaux de la région, ainsi que dans les CHSLD, les maisons des aînés, les maisons alternatives et au Centre de réadaptation La RessourSe.
Selon les autorités, cette décision s’impose dans un contexte où les virus respiratoires reprennent du terrain.
On voit une hausse du taux de positivité des virus respiratoires, mais particulièrement l’influenza, qui fait un retour en force. Et il faut mettre des mesures de prévention pour protéger nos clientèles les plus vulnérables dans nos installations.
Véronique Morissette, Cheffe de service en prévention et contrôle des infections, CISSSO
Cette mesure survient alors que les urgences de Hull, Gatineau et Papineau dépassent déjà les seuils critiques.
Selon Index Santé, le taux d’occupation des civières y atteint ou dépasse les 150 %, signe d’une surcharge persistante en plein bras de fer entre les médecins et le gouvernement du Québec.
À moins d’un mois de l’application de la loi 2, la région se prépare à encaisser une onde de choc. 41médecins ont annoncé leur départ du réseau et 51 autres indiquent qu’ils pourraient suivre. Une situation qui priverait entre 80 000 et 85 000 patients de leur médecin de famille.
On n’est pas dans une loi 2 qui va améliorer l’accès dans l’Outaouais. Elle va le détériorer grandement, va droit dans le fond, détruire tous les efforts qu’on a faits dans les dernières années pour améliorer l’accès en première ligne.
Marcel Guilbeault, Directeur médical du Département territorial de médecine familiale
Le recrutement de la relève ajoute à la complexité du moment. Plusieurs résidents en médecine familiale, formés à Ottawa, auraient abandonné l’idée de revenir pratiquer en Outaouais en raison des conditions financières jugées insuffisantes.
« Avec des tarifs de 16 $ la visite et 27 $ de l’heure, un jeune médecin n’arrive pas à payer ses frais de bureau et à vivre en Ontario. Un jeune médecin qui commence, on lui donne environ 200 000 $ pour débuter sa pratique », entend-on du côté médical.
Le PDG du CISSS de l’Outaouais, Marc Bilodeau, sera de passage en studio ce jeudi pour dresser le bilan annuel et revenir sur les enjeux qui secouent actuellement le réseau de la santé dans la région.
Avec les informations de Kémilia Laliberté