Loi 2 | Des médecins de l’Outaouais lancent un cri du coeur

Après le cri du cœur entendu au Centre Bell dimanche, c’est maintenant au tour des médecins de l’Outaouais de hausser le ton.

Réunis lundi lors d’une sortie publique organisée par SOS Outaouais, six médecins ont dénoncé les effets dévastateurs que pourrait avoir la loi 2 sur les soins à la population.

Selon leurs données, une cinquantaine de médecins de famille ont déjà quitté ou annoncé leur intention de démissionner dans la région en raison de cette nouvelle législation.

Des départs qui ont déjà des répercussions concrètes, notamment dans les soins à domicile à Aylmer, où les effectifs auraient fondu de 50 %.

Les professionnels avertissent que la réforme risque d’aggraver la crise du recrutement et de la rétention. Les étudiants en médecine hésitent à s’établir dans la région, découragés par des conditions de travail jugées intenables.

Je ne peux pas être de garde 365 jours par année et le recrutement, ça ne marchera pas. Les étudiants sont terrifiés, ils veulent pas venir, ils regardent déjà pour aller vers d’autres provinces.

Dre Isabelle Gagnon, cheffe du département de médecine générale, CISSS de l’Outaouais

Sur le plan hospitalier, la situation est tout aussi préoccupante. En neurochirurgie, l’Outaouais compterait à lui seul 25 % des patients québécois en attente d’une chirurgie depuis plus d’un an. Les médecins anticipent une explosion des listes d’attente et des bris de service à court terme.

Adoptée sous bâillon le 25 octobre, la loi 2 modifie le mode de rémunération des médecins, fixe des cibles de performance et prévoit des sanctions en cas de rupture de service.

Les médecins craignent que l’Outaouais devienne le premier domino d’une crise provinciale, et réclament la suspension immédiate de la loi afin de préserver la stabilité du réseau.

Avec les informations d’Amanda Moisan