La Petite-Nation dit non au projet minier La Loutre
TVA Gatineau | 2 septembre 2025
C’est désormais officiel : les citoyens de cinq municipalités de la Petite-Nation ont dit un non catégorique au projet minier La Loutre.
Dimanche, les électeurs étaient appelés à se prononcer par voie référendaire sur l’implantation d’une mine de graphite à ciel ouvert. Situé à environ 800 mètres d’une zone récréotouristique, près de Duhamel, le projet suscitait depuis plusieurs mois de vives préoccupations.
Plus de la moitié des résidents se sont rendus aux urnes pour répondre à une question claire :« Êtes-vous favorable à l’implantation d’un projet minier de graphite à ciel ouvert? »
Des résultats écrasants
Duhamel: 98,3% contre
Chénéville: 90,6% contre
Lac-des-Plages: 94,1% contre
Saint-Émile-de-Suffolk: 94,5% contre
Lac-Simon: 98,0% contre
Des inquiétudes bien ancrées
Depuis l’annonce du projet, plusieurs voix s’élevaient pour dénoncer les risques environnementaux et sociaux associés à l’exploitation du graphite à ciel ouvert. La proximité du site minier avec des zones habitées et touristiques alimentait particulièrement les craintes. Devant la controverse, les municipalités avaient choisi de donner directement la parole à leurs citoyens. Mais même les élus, qui anticipaient un rejet, ont été surpris par l’ampleur du résultat.
Un vote consultatif
Il est toutefois important de rappeler que ce référendum avait un caractère uniquement consultatif. L’entreprise Lomiko Metals, qui porte le projet La Loutre, conserve donc la possibilité de poursuivre ses démarches.
Cependant, Québec avait annoncé en 2022 qu’aucun projet minier ne pourrait aller de l’avant sans acceptabilité sociale. L’écrasante opposition exprimée dimanche pourrait ainsi peser lourd dans la balance.
Ce référendum envoie un signal clair aux autorités provinciales et aux promoteurs du projet.
« Le résultat en faveur du non est sans équivoque. Je m’y attendais : ça confirme ce que je sentais sur le terrain depuis plusieurs années. Je vais donc continuer mon travail pour que la volonté des citoyens soit respectée. Comme je l’ai d’ailleurs fait il y a un an, quand j’ai annoncé que le gouvernement du Québec ne participerait pas au financement de ce projet. Les citoyens de la Petite-Nation peuvent être convaincus que je me rangerai toujours de leur côté »
-Mathieu Lacombe, député de Papineau et ministre responsable de l’Outaouais
Avec les informations de Marika Gauthier et de Kémilia Laliberté