Une sensibilisation accrue pour la protection des plans d’eau
TVA Gatineau | 31 juillet 2025
Moules zébrées, myriophylles à épis… Ces noms sont peu familiers pour plusieurs, mais leurs effets sur les lacs et rivières de la région sont bien réels.
À Gatineau, une campagne de sensibilisation vient d’être lancée pour lutter contre la propagation des espèces aquatiques envahissantes.
La Ville, en collaboration avec l’entreprise Ozero Solutions, a tenu une matinée d’information destinée aux citoyens et aux élus municipaux.
L’objectif : mieux faire comprendre les gestes à poser ou à éviter pour préserver la santé des écosystèmes locaux.
Il faut clairement sensibiliser la population et les décideurs municipaux à la propagation des espèces envahissantes dans nos plans d’eau. La plus populaire, si on peut dire, c’est le myriophylle à épis, qu’on appelle aussi la plante zombie .
Maxime Guay, Co-Fondateur, Ozero Solutions
Cette plante aquatique, bien enracinée dans plusieurs bassins de la région, se répand facilement lorsqu’elle est fragmentée par des hélices ou des pagaies, ou encore lorsqu’on transporte des embarcations d’un lac à l’autre sans nettoyage préalable.
Une étude récente révèle que certaines zones du bassin principal de Gatineau affichent une contamination au myriophylle à épis pouvant atteindre 70 %. Une présence envahissante qui, à long terme, peut nuire à la biodiversité, à la qualité de l’eau et à l’usage récréatif des lacs.
Pour contrer la menace, des solutions simples sont à la portée de tous.
On commence par une inspection visuelle de l’embarcation, puis on la nettoie à l’eau chaude. C’est une des meilleures méthodes pour éliminer les fragments d’espèces invasives. Il faut aussi penser aux viviers des bateaux de pêche, qui peuvent transporter de l’eau d’un lac à l’autre comme de véritables petits aquariums mobiles.
Maxime Guay, Co-Fondateur, Ozero Solutions
L’enjeu est aussi économique. Un lac envahi peut entraîner une baisse de la valeur des propriétés riveraines jusqu’à 19 %, selon certaines estimations ce qui affecte également les revenus fonciers municipaux.
« On parle d’un ratio de 1 $ investi en prévention pour en sauver jusqu’à 100 $ en contrôle », rappelle l’un des spécialistes.
La Ville de Gatineau envisage maintenant l’installation de stations de lavage pour embarcations. Une étude de faisabilité et une analyse réglementaire sont en cours pour évaluer la possibilité d’implanter ce type d’infrastructure à divers endroits sur le territoire.
Ce projet s’inscrit dans une volonté claire : responsabiliser les usagers et protéger durablement les plans d’eau de la région.
Avec les informations d’Émily Normand