Chèque emploi-service | une gatinoise privée de soins à cause des retards de paiement
TVA Gatineau | 19 Décembre 2024
Annie Mongeon, 35 ans, qui vit avec des besoins spéciaux, dépend du programme Chèque emploi-service (CES) pour recevoir l’aide nécessaire à son quotidien.
Depuis septembre, elle bénéficiait de huit heures d’aide hebdomadaire, mais faute de paiements, l’intervenante qui l’accompagnait a dû cesser de travailler.
J’aimais bien la dame qui venait chez moi. On riait, on avait beaucoup de plaisir. Maintenant, je l’ai perdue, et ça me fait un peu de peine.
Annie Mongeon, privée de soins à cause des retards de Chèque emploi-service
En l’absence de cette aide, c’est la mère d’Annie qui doit assumer seule les soins et les tâches du quotidien.
« Il faut que ma mère fasse tout encore une fois, et j’aimerais mieux que quelqu’un vienne pour lui offrir du répit », explique Annie avec tristesse.
Sa mère, visiblement frustrée par la situation, partage son désarroi :
On avait trouvé une perle, une personne pour s’occuper de ma fille huit heures par semaine, mais vendredi dernier, elle a arrêté de travailler, car elle n’a reçu que trois chèques sur huit. Tant qu’elle ne sera pas payée, elle ne reviendra pas et je la comprends très bien.
Danielle Potvin, mère d’Annie Mongeon
Le cas d’Annie n’est pas isolé. Sur Facebook, un groupe regroupant des utilisateurs du programme CES dénonce des retards et des irrégularités dans les paiements. Une pétition comptant déjà 7 000 signatures demande des solutions rapides.
La mère d’Annie explique :
Je soupçonnais qu’il y avait des problèmes systémiques, du moment où on commence avec le travailleur social jusqu’au paiement via Desjardins. Des paiements sont parfois déposés dans d’autres comptes, et il y a toutes sortes d’irrégularités.
Danielle Potvin, mère d’Annie Mongeon
Annie et sa mère espèrent que des changements seront apportés au programme pour éviter que d’autres familles ne vivent des situations similaires.
De son côté, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais confirme que le problème vient du traitement des paiements par le centre responsable du CES. Selon l’organisation, il est impossible de joindre ce dernier pour résoudre les enjeux en cours.
En attendant, Annie Mongeon et sa famille demeurent dans l’incertitude, espérant un dénouement rapide pour rétablir le soutien essentiel qu’elle mérite.
Avec les informations de Catherine Fortin