CISSS de l’Outaouais: des années pour voir un dentiste sous anesthésie
Louis-Charles Poulin | 4 juin 2024
Imaginez devoir attendre plus d’une décennie pour voir un dentiste alors que vos dents vous font souffrir. C’est malheureusement la réalité de personnes autistes ou atteintes d’une déficience qui requiert des soins dentaires sous anesthésie au CISSSO. C’est ce qu’avance un comité d’usagers qui dénonce la situation.
Tristan, qui vit avec une déficience intellectuelle, a dû se faire arracher trois dents après ne pas avoir pu recevoir des soins dentaires pendant plus de 7 ans. Isabelle, aussi atteinte d’une déficience, a attendu six ans avant d’obtenir un rendez-vous chez le dentiste, où elle a dû se faire arracher six dents.
On lui a enlevé six dents parce que c’était tout infecté. Fait que c’est ça la conséquence de ne pas avoir de soins.
-Pierrette Bastien, membre du comité des usagers DI-TSA et mère d’Isabelle
Les parents précisent que leurs enfants doivent absolument être sous anesthésie générale pour obtenir des soins dentaires, car ils ne peuvent garder la bouche ouverte longtemps sans faire de mouvements brusques.
L’offre du CISSS de l’Outaouais est loin de répondre à la demande, selon les deux membres du comité des usagers DI-TSA, surtout avec la décision du CISSSO d’annuler toutes les chirurgies non-urgentes prévues cet été.
Un dentiste d’une clinique privée d’Ottawa, qui permet aux enfants de moins de 10 ans d’obtenir ces soins et d’être remboursés par la RAMQ, a bon espoir d’en arriver à une entente pour étendre l’éligibilité de ses services jusqu’à 18 ans.
Pour ce qui est de la solution pour la clientèle adulte, le dentiste estime que ça passe par l’ouverture d’une autre clinique privée, un meilleur accès aux blocs opératoires, et, à plus long terme, la construction futur hôpital.
Le nouvel hôpital va probablement participer à la prestation des soins dentaires, mais la structure n’est pas encore construite et je pense que nos patients vont rechercher des soins avant.
-Dr Nabil Ouatik, dentiste pédiatrique à la clinique Pediacentre à Ottawa
Le CISSS de l’Outaouais a refusé la demande d’entrevue de TVA Gatineau-Ottawa à ce sujet. Par écrit, il répond être bien conscient de ces enjeux et dit travailler activement le dossier pour améliorer l’accès aux soins pour ces usagers, mais il précise ne pas pouvoir fournir plus d’informations avant la conclusion de ces travaux.