Convoi des camionneurs : rupture de stock de couteaux et d’aérosols contre les ours

Étienne Malouin | 14 octobre 2022

La deuxième journée de l’enquête publique en lien avec le recours à la Loi sur les mesures d’urgence, durant l’occupation des camionneurs, a donné droit à des révélations choques.

Un magasin grande surface a écoulé son inventaire de couteau durant le siège des manifestants. Nathalie Carrier, une représentante des commerçants du secteur Vanier, a fait cette déclaration lors de son témoignage.

Elle a mentionné que lors de la dernière fin de semaine d’occupations des camionneurs, elle a reçu un appel du gérant d’un magasin Canadian Tire, lui indiquant que l’ensemble des couteaux et répulsif à ours avaient été vendus.

Une information qui l’a profondément ébranlé.

« L’appel le plus terrifiant que j’aie eu, c’était durant le troisième week-end, alors que le gérant m’a dit  »tu sais, Nathalie, je ne sais pas si c’est quelque chose, mais je sens que je dois te le dire, nous sommes en rupture de stock de couteaux et d’aérosols contre les ours, cette fin de semaine ». C’est quelque chose que j’ai rapporté immédiatement ».

-Nathalie Carrier, représentante des commerçants du secteur Vanier

« Un scénario digne d’une purge », selon des résidentes

Deux résidentes du centre-ville d’Ottawa ont également témoignés, vendredi matin.

Elles ont exprimé comment l’occupation des camionneurs est venue affecter leur quotidien. D’abord, Victoria de la Ronde, une dame qui a des problèmes de vue. Elle a mentionné qu’elle ne pouvait pas trouver d’endroit tranquille dans son appartement en raison du bruit des klaxons et de l’odeur intense du diesel des camions.

Elle se sentait impuissante, terrorisée à l’idée que les fenêtres de son appartement pouvaient être brisées. Elle dormait avec un masque en raison de l’odeur et elle a pensé à mettre des bouchons, mais elle a laissé tomber l’idée, puisqu’elle craignait de ne plus entendre l’alarme d’incendie.

« Perte d’audition, perte d’équilibre, vertiges déclenchés par le son de tous klaxons. Lorsque je sens l’essence, ma gorge et mes poumons ressentent une sensation d’infection. J’avais aussi le son fantôme d’un klaxon pendant des semaines. »

-Victoria De La Ronde, résidente d’Ottawa

Le témoignage de Zexi Li, cette jeune résidente de la capitale âgée de 21 ans, qui est à l’origine de l’injonction du mois de février qui a empêché le bruit des klaxons. Elle a décrit les événements de l’occupation comme un scénario de « purge ». Les manifestants pouvaient faire ce qu’ils voulaient sans que les policiers appliquent les règles.

Quand elle sortait pour aller faire des achats, elle a rencontré des personnes qui la jugeaient et la reconnaissaient.