Doigt fracturé: un Gatinois a dû parcourir 200 km pour se faire soigner
Étienne Malouin | 17 mai 2024
Un résident de Gatineau, qui a subi une fracture au doigt, a été incapable de recevoir les soins appropriés dans la région. Après 10 jours à tenter de trouver de l’aide, il a finalement été obligé de se rendre du côté de Laval.
Serge Martineau raconte s’être fracturé le doigt le 26 avril dernier, alors qu’il travaillait. En douleur et avec sa main ensanglantée, il se rend à l’hôpital de Hull, où il a patienté 4 heures.
À l’hôpital, on lui aurait confirmé une fracture et on lui aurait donné des points de suture. Puis, on lui assure qu’un chirurgien plasticien va le rappeler. Deux jours plus tard, il se représente à l’urgence en raison d’une trop forte douleur parce qu’aucun antidouleur ne lui aurait été donné.
Le résident explique que, 3 heures plus tard, il décide de repartir chez lui et il apprend le lendemain que sa requête a été annulée puisqu’il avait quitté de son propre chef. M. Martineau tente sa chance du côté d’Ottawa, mais sans succès.
Il se tourne donc vers l’hôpital de Gatineau. On lui aurait alors indiqué que, par manque de personnel, il est obligé de se rendre du côté de Montréal pour être traité. Il a donc conduit 200 kilomètres en douleur pour finalement voir un médecin du côté de Laval.
C’est dommage parce que ça a joué dans ma tête. J’ai eu peur. J’ai mal dormi. C’est pas des choses qui sont normales. Je pense que les chiens présentement sont mieux traités que nous. C’est dommage à dire, mais c’est ça que c’est. […] Je gagnais ma vie moi là. Puis, on me traite de même. Je trouve ça difficile.
-Serge Martineau, résident de Gatineau
C’est une situation vivement dénoncée par le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de l’Outaouais. Le docteur Peter Bonneville a déjà fait quelques sorties publiques dernièrement pour parler de la crise du réseau de la santé en Outaouais.
Encore une fois, la pénurie de main-d’œuvre est en cause, alors qu’il y a seulement un seul chirurgien plasticien dans la région, selon Dr Bonneville. Il parle de l’expérience qu’a vécu M. Martineau comme inacceptable.
C’est inacceptable qu’on soit au Québec, que quelqu’un de la région paye les mêmes impôts que à Laval, Québec, Montréal, Saguenay et que cette personne-là ait une blessure et n’ait pas un accès facile aux soins.
-Dr Peter Bonneville, président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de l’Outaouais
Le CISSSO a refusé la demande d’entrevue de TVA Gatineau-Ottawa.