Accusé à tort, un éducateur congédié par le CISSSO
Philippe Bessette | 15 mai 2024
Imaginez être traité comme un criminel pendant deux ans sans pour autant avoir commis les gestes reprochés. C’est ce qui serait arrivé à Martin Leblanc. Il raconte avoir perdu son emploi d’éducateur, malgré un verdict qui le blanchi de tous les chefs d’accusations.
Martin Leblanc, éducateur auprès des jeunes à La Traversée dans le secteur d’Aylmer, a vu son quotidien basculer lorsque deux chefs d’accusation de voies de fait sur des enfants de 5 et 9 ans ont été déposés contre lui. On lui aurait reproché notamment d’avoir jeté un jeune en bas d’un comptoir.
Du jour au lendemain, celui qui a travaillé avec les jeunes pendant plus de 30 ans, s’est retrouvé derrière les barreaux le temps de quelques heures.
J’ai tout perdu là. La seule chose que j’ai pas perdu c’est ma dignité.
-Martin Leblanc, ex-éducateur au CISSSO
M. Leblanc a été retiré du travail le 4 mai 2022, suspendu sans solde à partir du 20 juin et finalement congédié au mois de septembre, avant même que le verdict de la juge soit rendu. C’est seulement au mois de décembre 2023 que M. Leblanc a été complètement acquitté.
Dans le verdict, la juge mentionne que le tribunal n’a aucun motif de ne pas croire la version de M. Leblanc. Malgré le jugement de la Cour du Québec, Martin Leblanc n’a pas encore retrouvé son emploi.
J’ai l’impression de m’être fait violé.
-Martin Leblanc, ex-éducateur au CISSSO
Bien au courant du dossier, le syndicat de l’ATPSQ confirme que des griefs ont été déposés. Rejoint par courriel, le CISSSO n’a pas voulu commenter la situation. Martin Leblanc travaille maintenant comme livreur pour rembourser les presque 50 000 $ que cela lui aurait couté en frais légaux.
M. Leblanc souhaite maintenant retrouver son emploi et n’écarte pas la possibilité de porter des accusations contre son employeur et la Couronne.