Des eaux usées toxiques près de la rivière des Outaouais
Philippe Bessette | 3 mai 2024
Les laboratoires nucléaires canadiens qui sont situés à environ 2h au nord d’Ottawa, le long de la rivière des Outaouais, ont confirmé avoir déversé des eaux usées toxiques sur le site de Chalk River. La situation serait réglée, selon l’organisation, mais les dommages pourraient être importants.
Les laboratoires nucléaires canadiens situés en Ontario le long de la rivière des Outaouais ont échoué un test de toxicité aigue pendant le mois d’avril, une information découverte quelques jours plus tard.
Pourquoi est-ce qu’encore en 2024 ça prend tant de temps avant d’alerter les municipalités? […] Ce que je trouve inacceptable c’est les délais. Puis, il semble que toutes les mesures qui ont été prises par la compagnie […] c’est des mesures normales de surveillance.
-Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières
À l’usine de traitement des eaux usés de Chalk River, il y a eu un rejet trop élevé selon les normes environnementales, ce qui pourrait mettre en péril la vie de certaines espèces aquatiques.
C’est certain que les rejets toxiques sont néfastes, sont mortels. C’est pas rien d’appliquer un règlement interdisant la toxicité de l’eau.
-Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières
Depuis des années, l’organisme Garde-rivière des Outaouais suit le dossier de Chalk River. L’un des points soulevés par l’organisme est la difficulté à accéder aux résultats des tests réalisés par l’entreprise.
C’est le manque de transparence qui toujours est une des inquiétudes.
-Larissa Holman, Garde-Rivière des Outaouais
Rejoint par courriel, les laboratoires nucléaires canadiens nous ont confirmé qu’une fois que le rejet d’eaux usées non conformes a été identifié, ils ont informé tous les organismes de réglementation concernés. Ils souhaitent également rassurer la population en mentionnant que le problème serait réglé, mais pour déclarer que le système est revenu à la normal, les tests sur une période d’un mois doivent être positifs. Selon Garde-rivière des Outaouais, l’entreprise aurait dû expliquer davantage pourquoi la situation est réglée.
Le ministre de l’Environnement du Québec Benoit Charest est extrêmement préoccupé par la situation rapportée et a demandé d’obtenir plus d’informations sur les événements. Il s’attend à ce que Environnement Canada fasse également preuve de transparence dans ce dossier.
La Fondation Rivières recense les données des stations d’épuration des villes depuis déjà quelques années. Les tests de toxicité aigue sont rarement échoués. Depuis 2017, seulement 3 tests n’ont pas obtenu la note de passage dans les 4 stations d’épuration de la région.