- Politique et économie
- Enjeu d’immigration: le CISSSO pourrait perdre son chef du service de pédopsychiatrie
Enjeu d’immigration: le CISSSO pourrait perdre son chef du service de pédopsychiatrie
Élizabeth Dubé | 14 février 2024
En pleine pénurie de main-d’œuvre, le CISSS de l’Outaouais pourrait perdre deux maillons forts de son département de psychiatrie en raison de failles administratives au ministère de l’Immigration. Le chef du département de pédopsychiatrie a vu son permis de travail être annulé sans explication lundi. Celui de sa conjointe n’est valide que pour quelques semaines encore. Les deux médecins, qui ne comptent pas leurs heures, se questionnent maintenant à savoir s’ils vont se battre pour rester au pays.
Le docteur Yves Simchowitz a eu une bien mauvaise surprise lundi après-midi, alors qu’il effectuait son deuxième quart de suite aux urgences en psychiatrie. Un simple courriel d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada l’informe que son permis de travail est suspendu. Il lui est donc interdit de travailler jusqu’à nouvel ordre.
Du jour au lendemain, toutes les consultations sont annulées. Donc, je ne sais pas comment on va fonctionner en santé mentale.
-Yves Simchowitz, chef du département de pédopsychiatrie au CISSS de l’Outaouais
Le Dr. Simchowitz et sa conjointe, qui travaille aussi en psychiatrie au CISSSO, ont immigré au Québec il y a trois ans avec leur fils. L’automne dernier, ils ont déposé une demande de renouvellement de leur permis de travail pour 5 ans en vue d’obtenir éventuellement leur résidence permanente. Il apprend finalement que son permis et celui de son fils sont annulés.
Devant la situation, lui et sa famille ont tenté d’obtenir des réponses de la part du ministère. Le gouvernement leur demande de corriger la situation en renvoyant une autre demande.
J’ai l’impression qu’on est comme victime d’un système qui est absurde.
-Yves Simchowitz, chef du département de pédopsychiatrie au CISSS de l’Outaouais
Le Dr. Simchowitz est le chef du département de pédopsychiatrie au CISSSO. Il est aussi le seul responsable des hospitalisations dans ce département. Le CISSSO ne prend pas à la légère son arrêt de travail forcé.
Dr Simchowitz gère toute l’offre de service en hospitalisation en clinique externe pour les adolescents qui ont des besoins en santé mentale. Si le problème perdure, va falloir trouver d’autres solutions. Et ça, ça nous préoccupe.
-Geneviève Gagnon, directrice des services professionnels et de la pertinence clinique du CISSSO
Invité à réagir, le ministre responsable des Services sociaux adresse la gravité de la situation. Son bureau nous assure qu’il « demande au fédéral de prioriser ce dossier et de s’assurer que son permis de travail soit renouvelé tout comme celui de sa femme. Il ajoute que la ministre de l’immigration provincial est au courant du dossier et a déjà contacté son homologue fédéral, M. Fraser ».