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« S’enlever la vie pour recevoir des fleurs à la St-Valentin »: un nouveau défi TikTok sème l’inquiétude
Élizabeth Dubé | 13 février 2024
À la veille de la journée de l’amour, voilà qu’un nouveau défi a fait son apparition sur la plateforme TikTok. S’enlever la vie pour recevoir des fleurs pour la Saint-Valentin, voilà ce que propose des utilisateurs. Alors que cette période de l’année est déjà difficile pour certaines personnes, plusieurs s’inquiètent des répercussions qu’un tel défi pourrait avoir sur des gens plus vulnérables.
Après de nombreux défis dangereux tels que le « Cha-Cha Slide challenge », le populaire réseau TikTok revient avec un nouveau défi pour le moins inquiétant. De plus en plus de vidéos font leur apparition sur la plateforme incitant la population à s’enlever la vie afin de recevoir des fleurs pour la St-Valentin.
Certaines vidéos cumulent déjà des milliers de mention « j’aime ». Bien que les vidéos se veulent humoristiques, les conséquences de ce défi ne doivent pas être prises à la légère, selon un expert en cybersécurité.
Quelqu’un qui est vulnérable, […] puis là quelqu’un dit « si tu veux des fleurs, vas te tuer puis tu vas en avoir des fleurs », ça peut être juste le dernier (coup de) pouce que quelqu’un a besoin (pour passer à l’acte).
-Jacques Sauvé, consultant en cybersécurité chez Trilogiam
L’organisme Suicide Détour, situé à Maniwaki, rappelle d’ailleurs que la Saint-Valentin, comme bien d’autres fêtes, représente une période plus difficile pour certains. Il réitère qu’il ne faut surtout pas hésiter à demander de l’aide.
Du côté de la Justice, on met en garde contre ce genre de défi. Au Canada, inciter une personne à mettre fin à ses jours peut mener à des accusations criminelles.
Si on envoie le vidéo à quelqu’un en particulier, […] qu’on sait que cette personne-là a une santé mentale fragile et que ça pourrait l’amener à faire ça (le suicide), bien il y a des accusations qui potentiellement pourraient être portées.
-Me Marie-Josée Genest, procureure au Directeur des poursuites criminelles et pénales
Dans les cas les plus intenses, une personne reconnu coupable d’avoir incité quelqu’un au suicide peut faire face à 14 ans de pénitencier.
Quand on partage ce type de contenu-là, on peut donner des idées à des gens qui vivent de la détresse. Donc, il faut être conscient de l’impact que nos partages peuvent avoir.
-Andrée East, porte-parole du Service de police de la Ville de Gatineau
Ni les centres de services scolaires des Draveurs et des Portages, ni les établissements de santé des deux côtés de la rivière ne rapportent d’incident en lien avec ce défi. Les gens qui en sentent le besoin sont tout de même encouragés à contacter les ressources d’aides.