Pénurie de pharmaciens dans les hôpitaux de l’Outaouais
Louis-Charles Poulin | 5 février 2024
58 % des besoins en pharmaciens sont non comblés dans les urgences de l’Outaouais. C’est ce que révèle une enquête de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES). Ce chiffre s’élève même à 100 % en dialyse rénale.
Il y a une découverture complète dans le secteur des dialyses rénales en Outaouais, donc les patients n’ont pas d’accès direct à un pharmacien pour monitorer leur médication.
L’enquête s’est aussi penchée sur les besoins dans les unités de soins intensifs et coronariens, ainsi qu’en oncologie. On parle respectivement de 44 et de 42% des besoins en pharmaciens qui sont non comblés dans ces secteurs. Dans certains cas, ce sont des traitements essentiels à la survie des patients.
Selon l’APES, uniquement pour les quatre secteurs de soins mentionnés, il manque une dizaine de pharmaciens en Outaouais. Cela fait de l’Outaouais l’une des régions où la pénurie est la plus criante, selon l’Association.
Invité à réagir, le CISSS de l’Outaouais tente de se faire rassurant. L’organisation reconnaît toute de même vivre une importante pénurie de pharmaciens.
Par écrit, il précise qu’il lui manque environ 25 pharmaciens. Il assure que l’accès aux médicaments n’est pas compromis et que les services de pharmacie sont offerts.
Le CISSSO, qui a refusé la demande d’entrevue de TVA Gatineau-Ottawa, a aussi fourni une liste d’actions déployées face à la pénurie. On y retrouve, entre autres, le recrutement actif, la mise en place d’un programme de résidence, l’accueil de stagiaires et le recours à de la main-d’œuvre indépendante.
L’APES estime cependant que, pour favoriser le recrutement, le gouvernement devra surtout améliorer les conditions de travail, valoriser la profession et valoriser la maîtrise qui mène à la pratique en milieux de soins aigus et complexe.