Le remboursement des prêts Covid inquiète
Louis-Charles Poulin | 15 janvier 2024
Une semaine stressante est à prévoir pour de nombreux entrepreneurs, pour qui les prochains jours seront déterminants. C’est que la date limite pour rembourser le prêt d’urgence reçu par le gouvernement fédéral pendant la pandémie est fixée à jeudi. Ils doivent rembourser 40 000$ avant cette date pour pouvoir conserver le 20 000$ additionnel.
Le projet des Serres urbaines Notre-Dame, qui a bénéficié d’un prêt fédéral de 60 000$ durant la pandémie, ne sait pas comment le rembourser. C’est que 40 000$ reçus du compte d’urgence pour les entreprises canadiennes doivent être remboursés avant le 18 janvier, ce qui lui permettrait ainsi de bénéficier du 20 000$ supplémentaire sans devoir le rembourser.
J’ai aucune idée ce qu’on va devoir faire, quelles sont les autres options. J’espère que on n’est pas automatiquement dans le mur de la faillite.
-Lyne Bouchard, présidente des Serres urbaines Notre-Dame
Initialement, le remboursement de ce prêt devait être fait à la fin de 2022, mais le gouvernement fédéral a repoussé l’échéance à deux reprises. Pour plusieurs, le gouvernement doit encore reporter.
On voit que les gens commencent à être nerveux.
-Patrick Duguay, directeur général de la CDR Outaouais-Laurentides
Une situation qui inquiète aussi la Commission de développement économique de Gatineau. Elle remarque que plusieurs restaurateurs n’ont plus le même achalandage qu’avant la pandémie.
81% des restaurateurs canadiens avaient un prêt Covid actif au mois de décembre dernier, alors qu’environ un restaurant sur deux peine à atteindre la rentabilité. Donc, plusieurs ne pourront pas rembourser. C’est pourquoi, selon Restaurant Canada, un autre report de la date de remboursement s’impose.
Invité à réagir, le cabinet de la ministre des Finances répond qu’il est aussi possible de rembourser le 40 000 $ le 28 mars avec un refinancement. Une autre option est aussi de rembourser seulement à la fin de 2026, mais dans sa totalité, soit 60 000 $, avec un taux de 5% d’intérêt. Le cabinet précise qu’il s’agit d’une flexibilité supplémentaire annoncée pour soutenir les petites entreprises qui pourraient encore avoir du mal à joindre les deux bouts.