Ligne pédiatrique 811: près de 45 minutes d’attente avant de parler à une infirmière
Juliette Babin | 30 novembre 2023
43 minutes, c’est le temps d’attente pour parler à une infirmière sur la ligne pédiatrique du 811 en Outaouais. Une telle situation ne s’était pas vue depuis un an. L’organisme Action Santé Outaouais se dit préoccupé.
En l’espace d’un mois, le temps d’attente du 811 est passé de 4 à 43 minutes, selon les données du 27 novembre. Il a même atteint 48 minutes la semaine dernière, le plus haut niveau selon les statistiques disponibles sur le site
De plus, c’est près d’un parent sur 4 qui a mis fin à l’appel au 8-1-1 avant d’avoir parlé à une infirmière au cours du dernier mois. C’est préoccupant pour Action Santé Outaouais, surtout que le temps d’attente augmente de plus en plus, alors que le nombre d’appel ne fait que légèrement augmenter.
Cette situation soulève des questionnements. Pourquoi le mois de novembre a été plus éprouvant que les autres ? C’est ce que Action Santé Outaouais tente de comprendre. Selon le directeur général, ça pourrait s’expliquer par le manque de place dans les groupes de médecin de famille. Une meilleure gestion s’impose, estime-t-il.
Souvent, ce sont des urgences mineures, mais pour des enfants. Et donc, ça, ça devrait être des cas qui sont traités dans les cliniques de première ligne, dans les CLSC, plutôt que à travers le 811 qui, […] cause des problèmes d’accès, surtout pour les personnes plus vulnérables.
-Mathieu Charbonneau, directeur général d’Action Santé Gatineau
M. Charbonneau juge aussi que le sous-financement en santé pourrait en partie expliquer cette situation.
L’Outaouais vit une iniquité dans son financement, en santé notamment, depuis des décennies. Cette iniquité de financement là s’accumule, le réseau se détériore. […] Donc, l’Outaouais doit avoir un rattrapage dans le financement par rapport à la moyenne provinciale.
-Mathieu Charbonneau, directeur général d’Action Santé Gatineau
Il est impossible de savoir si la situation va se résorber sous peu puisque le CISSS de l’Outaouais a refusé les demandes d’entrevues de TVA Gatineau-Ottawa.